13.7.2011 / 5 soldats français ont été tués, 4 autres grièvement blessés dans la province de Kapisa, dans l'est de l'Afghanistan.
De gauche à droite : Caporal-Chef Sébastien VERMEILLE (SIRPA Terre), Adjudant Emmanuel TECHER (17e RGP), Adjudant Laurent MARSOL, Lieutenant Thomas GAUVIN (1er RCP). La famille du cinquième soldat s'est opposée à la publication de sa photographie.
Un sixième soldat a été tué ce jourd’hui, fête nationale. Nous y reviendrons.
Human Rights Watch réclame que George W. Bush soit traduit en justice.
Publié ce mardi, le nouveau rapport de l’ONG américaine Human Rights Watch dénonce les exactions commises par l’administration de l’ancien président George W. Bush et appelle Obama à ouvrir une "enquête criminelle" contre l’ancien président américain et plusieurs de ses ex-collaborateurs.
« George Tenet a demandé s’il avait la permission de recourir à des méthodes d’interrogations avancées, comme le « waterboarding » (simulacre de noyade, NDLR). Évidemment, lui ai-je répondu ».
C’est avec cette citation extraite des mémoires de George W. Bush que débute le dernier rapport de l’ONG américaine Human Right Watch (HWR), publié sous le titre : « Torture et impunité : l’administration Bush et les mauvais traitements infligés aux détenus ».
Le rapport de 107 pages fait état de plusieurs cas de tortures commis par des agents de la CIA sous l’administration de l’ancien président américain. Dans un souci de crédibilité, l’organisation donne le nom de plusieurs détenus. Mais elle s’attarde sur le cas de Zayn el-Abidin Muhammad Husayn, plus connu sous le nom d’Abu Zubaydah.
Le cas Abu Zubaydah
Car c’est pour ce dernier qu’a été conçu le « programme d’interrogation de la CIA ». L’Agence de renseignement pensait que ce dirigeant d’Al-Qaïda détenait des informations importantes. Les différents services législatifs de l’administration américaine se sont donc attachés à légaliser l’utilisation de certaines « méthodes d’interrogation alternatives » sensées faciliter l’obtention de réponses de la part du détenu.
Une directive signée par l’ancien président aurait ainsi autorisé la CIA à « tuer, arrêter, maintenir en détention tout individu suspecté d’avoir des liens avec Al-Qaïda ». HRW souligne également l’existence de programmes de détention qui permettaient le transfert des suspects en Égypte et en Jordanie, notamment, où ils étaient « pris en charge » par les forces de sécurité locale. Sont aussi dénoncés l’existence de centres de détention secrets, où les prisonniers étaient maintenus en cellules de confinement et privés de tout contact avec le monde extérieur, sans savoir pourquoi ils étaient arrêtés.
« Les abus systématiques (…) ont résulté de décisions prises par des hauts fonctionnaires américains qui ont choisi de redéfinir, contourner ou ignorer les règles en vigueur », explique Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch.
Voir l’interview vidéo de Reed Brody, porte-parole de HRW : "Nous avons des preuves accablantes pour ouvrir une enquête criminelle"
George W. Bush indexé
Le rapport détaille les responsabilités des différents hommes politiques impliqués dans la mise en place de politiques de torture. Principaux visés : l’ex-président américain George W. Bush et son ancien vice-président Dick Cheney (qui a publiquement préconisé l’emploi de la torture), l’ex-secrétaire d’État à la Défense, Donald Rumsfeld et l’ancien directeur de la CIA George Tenet, dont les médecins perfectionnaient les méthodes illégales d’interrogatoires. L’ONG appelle à l’ouverture d’une enquête criminelle contre ces personnes et à la création d’une commission indépendante chargée de les auditionner, tout comme elle préconise le dédommagement des victimes.
George W. Bush est dans une situation particulière, car il a publiquement reconnu avoir approuvé le recours au « waterboarding ». Et il est également accusé par les auteurs du rapport d’avoir autorisé les programmes de détention secrète et de transfèrement par la CIA, de prisonniers à d’autres autorités moins regardantes sur les droits de l’homme, explique le communiqué de HRW.
Pour le porte-parole de Human Rights Watch, Reed Brody, (voir vidéo ci-dessus) l’administration d’Obama a une obligation légale d’enquêter sur ces crimes. Mais si la justice américaine ne le fait pas, il faut que « les autres pays (…) organisent eux-mêmes des enquêtes en vertu de leurs compétences universelles ». À l’instar de ces juges indépendants espagnols qui, en 2002, avaient lancé des procédures judiciaires concernant les pratiques illégales ayant court à Guantanamo et « d’autres crimes commis pendant la période Bush ».
Voir ici le rapport de Human Rights Watch dans son intégralité.
SOURCE : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110712074053/#...
Autre rapport de Human Rights Watch:
Les rebelles libyens maltraitent les civils:
Human Rights Watch
Le territoire au nord des monts Nafusa est actuellement un théâtre d’activités guerrières.
Le groupe militant, Human Rights Watch, a accuse les rebelles libyens de pillage, de brigandage et de sévices sur les civils.
Des observateurs du groupe basé à New York disent avoir été témoins de tels incidents et avoir interviewé des témoins d’autres incidents semblables dans d’autres territoires récemment conquis par les rebelles.
Un porte-parole des rebelles déclara à la presse, à Bruxelles, que ces accusations étaient mensongères.
Des accusations de sévices commis des deux côtés n’ont cessé de circuler depuis le début de la rébellion contre le Colonel Muammar Gaddafi en février.
Les dernières allégations concernent en particulier quatre villes prises par les rebelles le mois dernier dans l’ouest du pays : al-Awaniya, Rayayinah, Zawiyat al-Bagul et al-Qawalish.
"La conduite des rebelles fut scandaleuse," dit Fred Abrahams, conseiller spécial auprès de Human Rights Watch (HRW).
"Nous avons établi le pillage généralisé des maisons et des magasins, l’incendie de maisons appartenant à des gens accusés d’être des partisans de Gaddafi et, plus scandaleux encore, la vandalisation de trois cliniques et de petits hôpitaux locaux, avec vol de matériel médical."
Il ajouta que le gouvernement libyen avait commis des crimes plus graves, mais que cela n’excusait pas le comportement des rebelles.
"Notre but est de maintenir tous les combattants, tous les militaires – qu’ils appartiennent à des unités gouvernementales et régulières ou aux rebelles, et c’est là un avertissement sérieux, si on tient compte des autres régions dont ils s’approchent. Nous sommes très inquiets au sujet de la façon dont ils vont se conduire et traiter les populations. "
Un haut responsable des rebelles a rejeté les accusations de Human Rights Watch.
"Il n’en va pas ainsi dans les régions libérées," dit leur porte-parole Mahmud Yibril à la presse à Bruxelles.
Les derniers événements dans ce secteur ont été commentés par les rebelles qui prétendent avoir repris al-Qawalish, un village à environ 100km (60 miles) au sud de Tripoli.
Selon Paul Wood de la BBC: "Le front tenu par les rebelles est en train de s’effondrer."
Déjà, des forces loyalistes avaient pris le contrôle après que les rebelles se soient enfuis à bord de leurs véhicules, sans combattre, perdant le bénéfice de plusieurs semaines de progression, commenta John Simpson de BBC World Affairs.
D’après notre correspondent, cela montre quel peut être le niveau de faiblesse des rebelles ; ajoutant que même si les combats si déroulent à moins d’une heure de route de Tripoli, ceux de mercredi vont certainement encourager Col Gaddafi à prolonger sa résistance.
La retraite commença des que des espions rebelles eurent rapport une concentration de véhicules à Garyan, la dernière base militaire loyaliste avant la capitale.
Mais dans la soirée, selon le porte-parole rebelle Abdurahman Alzintani s’adressant à l’agence Reuters, les rebelles avaient lance une contre-attaque victorieuse.
‘Les prisons secrètes de la CIA en Somalie’
13.7. 2011 D’après l’hebdomadaire US ‘The Nation’, la CIA pratique des interrogatoires extra-judiciaires dans des prisons secrètes de la CIA en Somalie. Les victimes sont généralement des militants islamiques arrêtés dans différent endroits de l’Afrique orientale et détenus sans charge dans des cellules sous-terraines, interrogés par des agents de la CIA.
D’après le même article, “les prisonniers relâchés décrivent les cellules comme insalubres, sans aucune aération ». Ils y sont enfermés sans interruption, certains depuis plus d’un an.
...ceci dans le cadre d’un programme de lute anti-terroriste en Somalie où une milice indigène est formée pour combattre le militantisme islamique dans la région.
Interrogé par CNN, un membre anonyme de la CIA admit les faits, ajoutant toutefois que la participation de ses collègues à ces interrogatoires était exceptionnelle.
Apparemment, le personnel est somalien mais ce sont des agents de la CIA qui les payent et dirigent.
Déjà il y a deux semaines
Communiquait sur la SOMALIE : Somalia targeted in US ‘drone war’ (La Somalie, cible des drones nord-américains)
US Special Forces can call on Navy assets in the region. Photo, US Department of Defense
Un drone guidé par Forces Spéciales de la US Army a détruit un bâtiment d’al Qaeda en Somalie, tuant plusieurs militants. Cette attaque signifie le premier usage de drones dans ce pays de l’Afrique orientale.
Notre Bureau d’investigation a établi que des drones ont été utilisés dans des opérations de surveillance sur la Somalie, et ceci depuis déjà quelque temps, dans le cadre d’une campagne militaire de grande portée. En octobre 2009, on sait qu’un drone de la US Army fut abattu et que les US Forces avaient mené des missions aériennes de combat sue la Somalie, à partir de l’Ethiopie.
A en croire le Washington Post, un drone aurait tué deux chefs du groupe al-Shabab, accusé par les USA et d’autres pays ses vassaux de terrorisme. L’attaque du 23 Juin à Kismayo, en Somalie du Sud, à l’origine décrite comme menée d’hélicoptère, fut aussi décrite comme un massacre d’activistes étrangers.
Quant à ces deux dirigeants, ils étaient supposés être en relation directe avec Anwar al-Awlaki, un militant islamiste né aux USA et vivant au Yémen, pays d’où il participa à plusieurs conspirations terroristes contra les USA et leurs alliés
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Récentes opérations militaires des USA en Somalie*
7.1. 2007 – Un hélicoptère attaque un convoi, tuant 10 ‘activistes’.
22.1. 2007 – Attaque aérienne menée par le JSOC (Joint Special Operations Command) contre des ‘militants’.
1.6. 2007 – Un missile tue 10 supposés militants, originaires de l’Eritrée, du Yémen, de Grande-Bretagne, de Suède, des USA.
3.3. 2008 - Un missile de la US Navy tue 6 militants.
Mai 2008 – Un missile de la US Navy tue Aden Hashi Ayro, chef d’Al-Shabab
14.9. 2009 – Des hélicoptères tuent Saleh Ali Saleh Nabhan, recherché pour sa participation aux évènements de Mombassa.
19.10. 2009 – Un drone est abattu dans le sud de la Somalie.
6.4. 2011 – Une attaque aérienne tue un autre chef d’al-Shabab.
23.6. 2011 – Un drone tue “beaucoup” et blesse deux dirigeants d’Al-Shabab;
* Les analyses faites par notre Bureau se fondent sur des rapports crédibles. Toutefois, considérant la nature secrète des opérations menées par la US Army, cette liste doit être tenue pour incomplète.
La campagne du JSOC s’étend à la Somalie.
Comme au Yémen, les opérations US contre Al-Shabab et les autres groupes militants en Somalie sont menées par le Joint Special Operations Command qui se compose d’unités d’élite, les fameuses Tier One Special Forces qui tuèrent Osama bin Laden au Pakistan.
Le JSOC dispose de sa propre flotte de drones et d’hélicoptères, outre le matériel de la US Navy de la région. Selon notre analyse, le JSOC a déjà lancé des missiles. En Septembre 2009, par exemple, un raid héliporté du JSOC tua un chef de ‘militants’. Après un repos de 18 mois, le JSOC paraît se réactiver, tuant un chef d’Al-Shabab en avril. La Somalie est en passe de devenir le 6ème pays visé par les attaques de drones nord-américains – après l’Afghanistan, le Yémen, l’Irak, le Pakistan et la Libye.
Libye : les rebelles accusés de violations des droits de l'homme
Les rebelles libyens ont conquis le soutien des Occidentaux et de l'ONU au nom du respect des droits de l'homme. Les accusations portées mercredi par Human Right Watch (HRW) pourraient gravement affecter cette confiance. Selon l'organisation de défense des droits de l'homme, les insurgés se sont rendus coupables de violences entre juin et juillet et jusqu'à la semaine dernière, lors de leur offensive depuis Djebel Nafusa, une région montagneuse au sud de Tripoli.
HRW écrit dans un communiqué que dans quatre villages capturés par les rebelles dans ces monts ces derniers mois, "les combattants rebelles et leurs sympathisants ont saccagé des biens, brûlé certaines habitations, pillé des hôpitaux, des maisons et des commerces, et frappé certaines personnes soupçonnées de soutenir les forces gouvernementales". Selon des témoignages recueillis par HRW, au moins un civil aurait été blessé d'une balle dans le pied par les rebelles. L'organisation indique avoir été témoin de certains de ces actes, avoir interrogé des témoins pour d'autres et parlé avec un commandant rebelle de ces abus. "Les chefs rebelles ont le devoir de protéger les civils et leurs biens, particulièrement les hôpitaux, et de sanctionner quiconque se livre au pillage ou à d'autres abus", condamne aussi HRW.
Un commandant rebelle de la région, que l'organisation identifie comme le colonel El-Moktar Firnana, a admis que des abus avaient été commis et que certains combattants ou sympathisants avaient été punis. "Si nous n'avions pas donné des instructions, les gens auraient brûlé ces villages jusqu'au dernier", a déclaré le responsable, cité par HRW, qui précise que deux de ces villages abritent une tribu proche de Mouammar Kadhafi. Al-Awaniya et Zawiyat al-Bagul sont les villages de la tribu des Mesheshiya, connue pour sa fidélité au gouvernement libyen et au colonel Kadhafi, indique HRW. Dans le bastion rebelle de Benghazi, le Conseil national de transition n'a pas répondu aux questions sur la réalité de ces violations.
12.7.2011 (Ahlul Bayt News Agency) – Liban. Le Hezbollah a averti le régime sioniste gouvernant Israël que toute agression contre l’Iran ou contre le Liban serait suivie d’une réponse meurtrière.
"Le régime sioniste sait parfaitement que s’il décide de menacer la République Islamique d’Iran, s’aventurant dans ce genre d’erreur, il ne pourra échapper au Hezbollah libanais," affirma Abdullah Safieddin, délégué du Hezbollah en Iran, dans un meeting tenu à Téhéran ce mardi.
"Nous écraserons à coup sûr Israël si ce régime d’occupation et de corruption commet une nouvelle faute en attaquant à nouveau le Liban."
Safieddin prédit la fin proche du régime sioniste d’Israël, qu’il y ait ou non une nouvelle guerre dans la région.
Selon des observateurs en politique, la défaite subie par Israël contre le Hezbollah l’a découragé d’attaquer l’Iran. D’après eux, l’Etat sioniste a déjà testé sa capacité militaire lors de son agression contre le Liban et le Hezbollah, admettant qu’il lui manque tant la puissance que le courage pour attaquer l’Iran.
Entre temps, des responsables militaires nord-américains ont averti qu’un conflit dans la région aurait des conséquences catastrophiques pour les intérêts stratégiques des USA tout en entraînant le Proche-Orient dans une suite de calamités.
13.7.2011 / Inde : Triple attentat à Mumbay.
Trois explosions simultanées ont fait au moins 21 morts et 141 blessés mercredi soir à Mumbay. C’est l'attentat le plus meurtrier dans la capitale financière de l'Inde depuis les sanglantes attaques attribuées à un groupe islamiste en 2008.
Les bombes ont explosé dans les quartiers les plus fréquentés, Dadar, Opera House et Zaveri Bazaar, où en novembre 2008 le siège de 60 heures d’un commando de 10 hommes lourdement armés avait fait 166 morts ; dont le Rabbin Gavriel, Rivka Holtzberg et 4 membres du centre Chabad-Lubavitch.
"C'est une nouvelle attaque au coeur de l'Inde", a déclaré Prithviraj Chavan, gouverneur du Maharashtra dont Bombay est la capitale, commentant : c'est un "défi à la souveraineté indienne".
Il semble que jusqu’ici les dirigeants indiens optent pour la modération, bien que l’hypothèse la plus courante soit celle d’un nouvel attentat ‘islamiste’.
10.7.2011 / Afghanistan. Leon Panetta, ancien directeur de la CIA passé secrétaire à la Défense, visita les troupes US et leur « allié » afghan.
Documents ASSOCIATED PRESS
US Secretary of Defense Leon Panetta greets members of the helicopter medivac crew attached to the 115th Combat Support Hospital while making an unannounced visit to Camp Dwyer, Sunday July 10, 2011, in southern Afghanistan. Panetta visited troops in southern Afghanistan as part of his first trip to the country since taking up his post and ahead of a withdrawal of some US forces.
US Secretary of Defense Leon Panetta left. And senior members of the Afghan Army watch demonstrations of mine and IED detection and clearing during an unannounced visit by the Secretary to Camp Dwyer, Sunday July 10, 2011, in southern Afghanistan.
US Secretary of Defense Leon Panetta, right, has a brief chat with his US Generals Anthony Rock, left, and Lloyd Austin, late Sunday July 10, 2011, during an unannounced visit by the U.S. Secretary to Camp Dwyer, Sunday July 10, 2011, in southern Afghanistan. (AP Photo/Paul J. Richards, Pool)
14.7.2011 / Le ministère US de la Défense a admis que 24.000 documents classifiés avaient été récupérés par un gouvernement étranger au moyen d’une cyber-pénétration.
13.7.2011 / Selon l’agence iranienne Farsnews reproduisant des informations du quotidien As-Safir, les ambassadeurs US et français, Robert Ford et Eric Chevalier, se sont rendus illégalement à Hama pour y soutenir les forces antigouvernementales. Le premier en aurait profité pour transférer à Hama des systèmes d’écoute. Cette randonnée a provoqué à Damas des manifestations populaires devant les ambassades des deux pays. De nombreux équipements d’écoute ont été découverts et enlevés par les forces de sécurité syriennes à travers le pays, le plus souvent installés sur des balcons d’immeubles.
12.7.2008 / Pakistan. 22 ‘rebelles’ ont été tués par 4 missiles lancés lors de deux raids de drones US, l’un sur Birmel, dans le Waziristan du sud, l’autre sur Miranshah, ville frontière avec l’Afghanistan, dans le Waziristan du nord. La veille, un attentat à la bombe dans un meeting politique faisait 5 morts. Plus de détails prochainement.
14.7.2011 / 13 soldats turcs et 7 rebelles kurdes ont été tués dans l’affrontement reconnu comme le plus violent depuis trois ans. La veille, un commando d’Al Qaeda était arrêté en Turquie où il devait commettre des attentats contre des représentations diplomatiques, dont l’ambassade US.
14.7.2011 / Simultanément l’Algérie connaissait une nouvelle montée du terrorisme. Près de Boumerdès, 2 militaires étaient tués, 6 autres blessés par deux attentats. Près de la frontière du Mali, sanctuaire de l’organisation AQMI, deux suspects de terrorisme étaient tués, 7 autres arrêtés par l’ANP algérienne.
14.7.2011 / Au Nigéria 8 policiers ont été tués dans une embuscade cependant que l’on note l’activation de la secte Boko Haram. Plus de détails prochainement.
11.7.2011 / William DALEY, secrétaire général de la Maison Blanche, a annoncé que les USA réduiraient de 40% leur aide militaire au Pakistan, prétextant que ce pays avait refusé des visas d’entrée à des militaires US et lui reprochant son manque de coopération dans lla lutte anti-terroriste.
11.7.2011 / La US Army a semé la panique dans la petite ville allemande de Grafenwöhr, en Bavière. La ville est proche d’une zone militaire de manœuvre. C’est notamment là qu’en 1941 fut instruite la Division Azul des volontaires espagnols. Depuis 1945 cependant, les troupes US en ont repris le contrôle, soumettant la population locale à toutes sortes de frayeurs. Ainsi ce 11 juillet, une rafale de mitrailleuse (calibre 12.7-mm) frappa des maisons, une école, un garage situés à 5 km du champ de tir. Déjà il y a dix ans, un obus d`artillerie avait frappé une école.
12.7.2011 / Ahmed Wali Karzaï, frère du président Hamid Karzaï, a été assassiné par Sardar Mohammed, son garde du corps. D’après certaines informations, ce dernier travaillait pour la CIA, selon d’autres, c’était un Taliban… nuance tout à fait illusoire ! Selon d’autres encore, la victime, président de l’assemblée provinciale de Kandahar, était un des ‘princes de la drogue’ d’Afghanistan. Nous reviendrons sur cette affaire.
10.7.2011 / La France, après la Russie et la Chine, appelait à l’arrêt immédiat des bombardements de la Libye. Le ministre de la défense français Gérard Longuet a déclaré qu’il était temps que loyalistes et rebelles de « s’assoir à une table pour trouver un compromis », admettant qu’ « il n’y avait pas de solution par le recours à la force ». La veille, l’état-major de l’OTAN avait affirmé que son aviation avait accompli une nouvelle « frappe de précision sur une batterie de missiles libyenne prés de Tawurgha, au sud de Misrata » mais les habitants du dit village ont nié toute présence militaire dans la zone visée, ce qui fut confirmé lors d’un examen du village. C’est le tour de l’OTAN d’être la cible… des critiques. Par exemple lors d’une de ses conférences de presse par des journalistes de Jane’s Defense Weekly.
12.7 2011 / Les députés de l’Assemblée Nationale ont « autorisé », à une écrasante majorité, la prolongation de l’intervention militaire française en Libye. Aucun n’a posé de questions sur les préparatifs précédant la guerre ni sur ses buts réels. Le 13 juillet, le procureur général libyen, Mohammed Zikri al-Mahjoubi, a en effet annoncé que plus de 1 100 civils ont été tués et 4500 autres blessés depuis le 19 mars.
11.07.2011 / Leon Panetta, en visite officielle en Irak, a exprimé “la préoccupation de Washington par les fournitures d’armes par l’Iran à des extrémistes en Irak." Son homologue iranien, le Général de Brigade Ahmad Vahidi, répondit que la suprématie US dans la région était terminée et que les USA n’avaient d’autre recours que de semer la discorde entre ses pays, mais que c’était là une vaine tentative. Le même jour, Ramin Mehmanparast, porte-parole de Ministère des Affaires Etrangères, avait qualifié les accusations de "mensongères".
General de Brigade Ahmad Vahidi
ARTICLES PARUS DANS LA REVUE ITALIENNE EURASIA
Les révolutions de couleur en Eurasie
: Alexandre Latsa : 3 mars 2011 :
La situation dans le monde arabe secoué par des révoltes populaires risque d’aboutir à la désintégration de certains Etats et leur fractionnement en petits éclats. Un scénario similaire a également été préparé pour la Russie mais ce scénario n’a aucune chance de réussir [1].
Dimitri Medvedev, Vladikavkaz, Ossétie du Nord, 22 février 2011.
Durant la dernière décennie, une partie des pays de l’ex monde Soviétique, (Europe centrale et Asie centrale) a été frappée par une vague de révolutions. Ces révolutions, du moins celles ayant abouti, ont entrainé des changements de pouvoir et donc d’orientation politique au sein des états concernés. Ces changements de régime se sont tous déroulés selon des scénarios identiques, non violents, et présentés par le main-stream médiatique comme des révolutions démocratiques, provoquées par une jeunesse avide de liberté et qui souhaitait faire vaciller des régimes politiques crypto-soviétiques, faiblement démocratiques, et corrompus. Ces “révolutions de couleur [2]“ ou “révolutions oranges“ (du nom de la révolution en Ukraine), nous ont été présentées en quelque sorte comme complémentaires et suite logique des “révolutions de velours[3]“ qui marquèrent le début de l’émancipation des nations est-européennes du joug Soviétique. Pourtant, comme nous allons le voir, ces changements politiques ne sont pas le fruit du hasard, ni la conséquence de la volonté politique d’une opposition démocratique. Elles sont bel et bien des opérations géostratégiques planifiées, organisées et dirigées de l’extérieur des pays concernés.
Bataille pour l’Eurasie
Le 20ème siècle a vu le remplacement de la domination anglaise par la domination américaine. Ce remplacement d’une puissance maritime par une autre ne modifiera pas l’approche de ces états à l’égard du monde, notamment continental. Cette nécessité pour toute puissance dominante (Angleterre au 19ème siècle et Amérique au 20ème) d’affirmer sa présence au cœur de l’Eurasie, est essentielle et passe obligatoirement nous allons le voir, par un reflux de l’influence Russe dans cette zone, qui correspond pourtant à son étranger proche. Cette théorie de la percée en Eurasie est un élément essentiel à intégrer pour qui veut comprendre la relation de l’Amérique avec la Russie, comme l’avait été au siècle précédent celle de la Russie avec l’Angleterre, au sein du grand jeu [4] en Asie centrale. En effet ces deux puissances obéissent aux mêmes lois géopolitiques et aux mêmes contraintes géographiques. Le caractère insulaire de ces états fait que leur volonté de domination mondiale passe par deux contraintes obligatoires: d’abord la maitrise des mers (d’où leur puissance maritime) mais aussi l’obligation pour ne pas rester isolées, de s’ingérer dans centre géographique du monde, là ou se trouve concentré le gros de la population et des ressources énergétiques mais également là ou se décide l’histoire. Cet objectif émane d’une doctrine géopolitique anglo-saxonne, qui définit les rapports entre puissances mondiales comme une opposition entre les puissances dites maritimes (Angleterre, Amérique), et celles dites continentales (Allemagne, Russie, Chine). Cette théorie est notamment celle d’un des pères de la géopolitique moderne, Halford Mackinder (1861-1947), qui a défini l’existence d’un “pivot du monde“ (Heartland) situé au cœur de l’Eurasie, dans une zone couvrant l’actuelle Sibérie et le Caucase. Mackinder redoutait (nous sommes avant la seconde guerre mondiale) que cette zone du monde ne s’organise et ne devienne totalement souveraine, excluant ainsi l’Amérique (située sur une île excentrée) de la gestion des affaires du monde. Le plus grand danger selon Mackinder serait une alliance des deux principaux empires continentaux que sont l’Allemagne et la Russie. Il appelle donc à la constitution d’un front d’états susceptibles d’empêcher une telle coalition de voir le jour. En 1945, l’URSS est vue de par sa taille et son influence comme la principale puissance susceptible d’unifier ce “Heartland“. Elle est donc devenue par défaut l’adversaire principal de l’Amérique.
Une seconde théorie développée par Nicholas Spykman (1893-1943) considère elle que la zone essentielle n’est pas tant le Heartland que la région intermédiaire entre ce dernier et les mers riveraines. Cette seconde théorie, complétant la première, montrait l’importance d’empêcher la puissance continentale principale (URSS hier et Russie dès 1991) d’avoir accès aux mers. A cette fin, un front d’états doit également être créé mais afin de créer un tampon entre l’URSS et les mers voisines (mer du nord, mer caspienne, mer noire, mer méditerranée). Cet endiguement continue aujourd’hui pour l’historienne Natalia Narochnitskaya et passe par “l’exclusion de la Russie du nord de l’ellipse énergétique [5] mondiale, zone qui comprend la péninsule arabe, l’Irak, l’Iran, le Golfe persique, le Caucase nord (Caucase russe) et l’Afghanistan. Concrètement il s’agit de couper à la Russie l’accès aux détroits, aux mers, aux océans ainsi qu’aux zones à forte ressources énergétiques, et donc la repousser vers le Nord et vers l’Est, loin de la Méditerranée, de la Mer noire, de la Mer caspienne. Il y a donc une première ligne de pénétration allant des Balkans à l’Ukraine pour le contrôle de la mer Egée et de la mer Noire, et une seconde ligne allant de l’Égypte à l’Afghanistan pour le contrôle de la mer Rouge, du Golfe persique et de la mer Caspienne. Il n’y a rien de nouveau dans cette stratégie, sinon l’enjeu pétrolier qui l’a relancée“. Il s‘agit également de séparer la Russie de l’Europe occidentale, afin d’éviter les alliances continentales notamment entre les deux puissances que sont en ce début de 21ème siècle la Russie émergente et l’Allemagne, première puissance Européenne.
A l’origine des révolutions de couleurs: le projet de démembrement de la Russie
La volonté d’affaiblir et de démembrer la Russie en plusieurs états est ancienne. Lors du grand jeu [6] au 19ème siècle, pendant la lutte opposant les empires russes et britanniques en Asie centrale et dans le Caucase, l’Angleterre avait bien compris l’importance et donc la menace pour elle des récentes conquêtes russes aux dépens de l’empire Ottoman. Ces conquêtes ouvraient à la Russie, la voie de la méditerranée et de la mer noire. Dès 1835 l’Angleterre tente donc de déstabiliser la Russie par des notamment des livraisons d’armes dans le Caucase (affaire de la goélette britannique Vexen[7]), ou encore par la création de comités Tchétchènes ou Tcherkesses lors du congrès de Paris en 1856, après la guerre de Crimée[8].
Ce front Caucasien sera, au cours du 20ème et 21ème siècle une sorte de zone molle par laquelle l’Angleterre puis l’Amérique tenteront de déstabiliser la Russie. Au début du 20ème siècle en effet des responsables des républiques musulmanes de Russie, principalement dans le Caucase et en Asie centrale, tenteront d’organiser la bataille vers leur indépendance. Deux lignes s’opposent, les partisans d’un nationalisme territorial et les partisans d’une union panturque (le rôle des intellectuels turcs appelant à la réunification panturque étant relativement importante au sein de ces mouvements). Le but de ces “indépendantistes” va rapidement être de s’attirer les grâces des démocraties Occidentales et à ce titre un “appel” fut lancé pendant le congrès de Versailles, supposé soutenir l’émergence des nations du Caucase. Les Bolcheviques ne laissant guère de place à de quelconques volontés indépendantistes, dès 1922, les principaux responsables politiques indépendantistes doivent s’exiler. Une première vague vers Istanbul, ce qui discréditera le mouvement en le confondant avec l’expansionnisme turc et une seconde vague émigre en Europe notamment en France et en Allemagne. La France est déjà qualifiée à cette époque par le Bachkir Zeki Velidov de “centre de combat Turco-musulman” contre la Russie. C’est Józef Piłsudski [9], premier ministre Polonais, qui donna le nom de Prométhéisme [10] à ce mouvement. Rapidement une revue Prométhée fut créée en France, Allemagne, Angleterre, Tchécoslovaquie, Pologne, Turquie ou encore en Roumanie. Lorsque la seconde guerre éclate et après le pacte Germano-Soviétique les prométhéens se rangeront du côté de l’Angleterre et de la Pologne, contre l’Allemagne et l’URSS. Le mouvement « prométhéen » bénéficiera de soutiens financiers forts en Pologne et de soutiens politiques en France, via par exemple le comité France-orient, sous le parrainage du président du sénat Paul Doumer. Le principal projet était la création d’une fédération du Caucase sur le modèle helvétique. Après la perte de la Pologne, le mouvement fut happé par les stratèges nazis qui envisagèrent le morcellement de l’URSS en petites entités, plus faciles à contrôler et vaincre militairement. Les Allemands créeront notamment dans cette optique des légions SS au Turkestan Russe ainsi que des divisions dans le Caucase musulman. Après la victoire de l’URSS et la reconnaissance de ses frontières par la SDN les prométhéens se tournent vers l’Amérique avec la création d’une “ligue prométhéenne de la charte de l’Atlantique”. Après le soutien Turco-musulman, le soutien Catholique et anti-communiste, puis le soutien nazi, le mouvement trouvera des soutiens inattendus au sein de la CIA qui en fera un instrument de lutte contre l’URSS en pleine guerre froide. La grande confusion idéologique qui ressort de ces évolutions amènera au développement d’une ligne “prométhéenne” qui se définira par défaut comme antirusse. Globalement, on peut parler d’une sorte de front Orange-Vert, coalition tout à fait hétéroclite entre intérêts occidentaux et intérêts islamico-indépendantistes du Caucase, contre la Russie.
Doctrines géopolitiques, non violence et ONG humanitaires
Après le second conflit mondial, l’Europe est donc divisée en deux par le rideau de fer, l’URSS considérée comme principale puissance capable de dominer l’Eurasie, et les ligues prométhéennes qui souhaitent son implosion en divers états sont soutenues par la CIA. Les stratèges US vont alors appliquer à la lettre les enseignements géopolitiques de leurs idéologues en tentant de ceinturer la Russie par un réseau d‘états tampons leur permettant de continuer à avancer en Eurasie. Ce réseau sera constitué d’une façon tout à fait novatrice : Organiser la contestation de régimes de façon non violente et faussement spontanée, au moyen d’un réseau parfaitement organisé. A cette fin, une série d’associations et ONG vont être créées. Présentées comme des relais de la démocratie, elles sont surtout les relais politiques de l’Amérique au sein d’états jugés peu fiables et non démocratiques, à savoir les pays qui n’appartenant pas à l’alliance occidentale, appartenaient généralement au groupe des non alignés. Le concept est donc ancien, il date des années 80, en pleine guerre froide. Il va se développer dans une kyrielle d’ONG que le gouvernement Reagan a financées pour affaiblir et contrer l’influence Soviétique.
Les principales sont l’USAID[11], ainsi que l’USIP[12], ou encore la NED[13], qui est une école de cadres pour le monde entier, et qui gère elle-même de nombreuses associations libérales de promotion des valeurs démocratiques. Il y a aussi l’Institute for the Study of URSS ou l’American Committee for Liberation of Bolchevism [14] auxquelles ont contribué des leaders Prométhéens après le second conflit mondial. On peut citer l’institut Aspen[15], la Jamestown fondation[16] ou encore le comité pour la paix dans le Caucase[17], qui a organisé, financé et soutenu le Jihad contres les Soviétiques en Afghanistan. Ce comité est une émulation de Freedomhouse [18], cœur du système, fondée en 1941 pour contrer l’influence nazie et qui évoluera plus tard vers l’anti soviétisme. La liste ne saurait être complète sans la Fondation Héritage [19], fondée en 1973, arme de la doctrine Reagan antisoviétique et aujourd’hui l’un des principaux think-tanks conservateurs américains. Le réseau Open Society [20] de Georges Soros, destiné à promouvoir la liberté et la démocratie dans le monde postsoviétique, via un certain nombre d’associations sous traitantes. Enfin l’AEI [21] qui a été l’un des architectes majeurs des politiques néoconservatrices de l’administration Bush. L’AEI est souvent citée, aux côtés de l’Heritage Foundation [22], comme étant la contrepartie de droite du think tank libéral Brookings Institution [23].
L’Albert Einstein Institute[24] est une organisation particulièrement intéressante, puisque son fondateur Gene Sharp[25] est également l’auteur du livre De la dictature à la démocratie, véritable manuel de l’action non violente et qui sera utilisé par la plupart des organisations de jeunesses financées par ces ONG pour renverser les gouvernements visés. Gene Sharp a politisé les techniques d’action non violente dans le contexte du renouveau de la guerre froide pour préparer une éventuelle résistance en Europe en cas d’invasion de l’armée rouge. Ce philosophe assez peu connu à publié de 1985 à 2005 de nombreux ouvrages sur ces techniques de résistance non violente. Dès 1987 il a dispensé des formations au sein de l’OTAN. Il est à noter que l’implication de Robert Helvey [26], ancien responsable de la CIA dès les années 90 permettra à l’institut de disposer de financements abondants de l’International Republican Institute (IRI), un think-tank proche du parti républicain et également l’une des quatre branches de la National Endowment for Democracy (NED). Ces théories sont à mettre en parallèle avec celles les activités de l’ICNC [27] dirigé par Peter Ackerman [28]. Ce dernier affirme la supériorité tactique de l’action non violente dans le cadre globalisé de la société de l’information [29]. C’est lui également qui va développer l’idée de jeux vidéos avec scénarios basés sur des théâtres d’opérations réels ou supposés (à venir) de ces révolutions. Ainsi les théories de Sharp et Ackerman sont les pierres angulaires du système de désinformation globale et de guerre de l’opinion, essentiel pour déclencher les révolutions non violentes. Ce soft power axé sur la communication par internet, le journalisme citoyen et les réseaux sociaux permet aisément la diffusion massive de messages invérifiables qui jouent sur le spontané. Par ses techniques novatrices et de soft power, la révolution non violente est donc à comprendre dans toutes ses facettes: les démonstrations de rues des révolutions de couleurs, l’utilisation des réseaux sociaux pour déstabiliser des états ou encore la guerre de l’information, voire la cyber-guerre, également non violente. On peut affirmer que peu d’observateurs ont réalisé l’importance des financements et l’ampleur de l’activité de toutes ces organisations, think tanks et ONG. De même, peu d’observateurs ont compris leur origine commune au sein d’un dispositif unique, à visée géopolitique.
Les révolutions de couleur aux frontières de la Russie
A la chute du mur de Berlin, le rideau de fer se déplace vers l’est. Le reflux de l’influence Soviétique et donc de la Russie va indirectement servir les visées géopolitiques Atlantistes. L’extension superposée de l’Otan et de l’Union Européenne crée une nouvelle division de l’Europe. Cette satellisation de pays Est Européens par l’OTAN, a fait d’une partie de l’Europe orientale une tête de pont de l’Amérique pour attaquer l’Eurasie [30] selon l’expert en géopolitique Italien Tibério Graziani. En septembre 1997, l’un des plus influents politologues Américain, Zbigniew Brzezinski[31] publie un article[32] sur la géopolitique de l’Eurasie et le maintien du leadership Américain qui passe selon lui par un découpage de la Russie en trois états distincts regroupée sous l’appellation “Confédération Russe“. Brzezinski propose ce découpage dans le but de libérer la Sibérie Occidentale et sa voisine Orientale de la mainmise bureaucratique de Moscou tout en affirmant dans son ouvrage essentiel [33] qu’ainsi (et surtout) “la Russie serait moins susceptible de nourrir des ambitions impériales”, et donc d’empêcher la prise de contrôle de l’Amérique en Eurasie. Également, dans la sphère d’influence Russe et près de ses frontières, certains alliés traditionnels de la Russie, réfractaires à l’extension de l’Otan, ont eux aussi résisté à cette Otanisation. Ces états, stratégiques tant politiquement que géographiquement seront donc les cibles de ces coups d’états démocratiques que l’on a appelé les révolutions de couleurs.
Serbie en 2000, les réseaux Soros, l’Open Society, Freedom House et la NED organisèrent de grandes manifestations entre les deux tours de la présidentielle de l’année 2000. Soutenue par les nationalistes (comme ce sera le cas en Ukraine), la révolution a pris le nom de révolution des bulldozers [34] car des milliers de mineurs utilisèrent des bulldozers pour prendre d’assaut la capitale et le parlement et ce sans attendre le résultat des élections, ce qui en dit long sur le caractère démocratique de cette révolution. Le nouveau gouvernement nommera un premier ministre qui sera ensuite assassiné pour avoir livré Slobodan Milosevic au Tribunal Pénal International, ou ce dernier mourra avant son jugement. Les troupes Américaines installeront la base militaire Bondsteel [35] au Kosovo et achèveront de faire de cette province Serbe un état indépendant qui n’est toujours pas, 10 ans après, reconnu par la majorité des pays membres de L’ONU. En 2010, alors que le pays tente péniblement de négocier l’adhésion à l’UE, la situation économique est catastrophique et le pouvoir affaibli ne peut penser gagner les prochaines élections.
Géorgie en 2003, selon le schéma classique, l’opposition dénonce des fraudes électorales lors des élections législatives et descend dans la rue. Les manifestants contraignent le président Edouard Chevardnadze à fuir puis prennent le pouvoir. C’est la révolution des roses[36]. Son successeur Mikhaïl Sakashvili ouvre le pays aux intérêts économiques Américains et Occidentaux, et pense adhérer à l’OTAN et l’UE. Bien sur il rompt avec le voisin russe. 5 ans plus tard, en août 2008, Sakashvili bombarde la population d’Ossétie du Sud, tuant de nombreux Ossètes, dont la plupart ont la double nationalité russe et géorgienne, ainsi que des soldats Russes du maintien de la paix sous mandat de l’ONU. Moscou riposte et repousse l’offensive militaire géorgienne, qui avait été appuyée par des instructeurs Américains et Ukrainiens. Bilan : le pays est dévasté. Les élections de 2008, ayant vu la réélection du président Sakashvili, ont été très critiquées car jugées peu démocratiques.
Ukraine en 2004 : L’élection présidentielle en Ukraine oppose Victor Ianoukovitch à Victor Iouchenko et Ioulia Timoshenko, ces derniers ayant le soutien de l’Ouest et de la communauté internationale. Dès la clôture du scrutin, des résultats divergents sont publiés et des milliers d’Ukrainiens se regroupent sur la place centrale de Kiev ou Viktor Iouchenko appellera à la résistance non-violente contre la dictature. L’OSCE et Freedom House condamneront les falsifications électorales pendant que Vladimir Poutine et Loukachenko reconnaitront eux la victoire du candidat désigné vainqueur par la commission électorale Ukrainienne, à savoir Victor Ianoukovitch. Après 15 jours de manifestations savamment organisées réunissant les mouvements libéraux et l’extrême droite, avec une forte pression médiatique (OSCE, OTAN, Conseil de l’Europe, Parlement européen..) le résultat des élections sera finalement annulé et un troisième tour organisé qui verra la victoire du candidat de l’ouest, Viktor Iouchenko. C’est la révolution orange [37]. Après un mandat, le pays est ruiné, le président Iouchenko ne sera pas réélu en 2009, obtenant moins de 5% des voix. Sans grande surprise, c’est Victor Ianoukovitch qui l’emporte, pendant que l’égérie de la révolution Orange et des occidentaux, l’ultra nationaliste Iulia Timoshenko est accusée de corruption.
Kirghizstan 2005 : l’opposition kirghize conteste le résultat des élections législatives et amène à Bichkek des manifestants du Sud du pays qui renversent le président Askar Akaïev. C’est la révolution des tulipes [38]. L’Assemblée nationale élit comme président le candidat pro Américain Kourmanbek Bakiev qui cumulera les postes de président et premier ministre. Lorsque la situation est stabilisée, Bakaiev vend les quelques ressources du pays à des sociétés US et installe une base militaire US à Manas. Accusé de corruption et d’avoir laissé s’aggraver la situation économique, Bakiev est chassé du pouvoir par une nouvelle révolution populaire en 2010[39].
Modus opérandi du coup d’état démocratique
La logistique de communication et de d’organisation des manifestations qui ont dans certains cas durés des semaines, dans le froid glacial de l’hiver Ukrainien, n’a rien laissé au hasard. Le calme et la rapidité de la prise du parlement, dans un pays pourtant instable et violent comme l’est la Géorgie, ou le rôle d’une ONG proche de l’opposition, le CESID[40] qui contestera les résultats des élections avant leur proclamation en Serbie, puis le lancement des manifestations de rue coordonnées, ne sont pas non plus des hasards. En effet ces évènements sont le fait de réels permanents formés aux techniques de l’agitation, et regroupés au sein de divers mouvements. Ces véritables révolutionnaires professionnels vont organiser les renversements de pouvoir, tout en se déplaçant d’états en états et de révolutions en révolutions, pour le compte des ONG, et donc des intérêts américains en Europe. Le point commun de ces révolutions a d’abord été l’apparition dans chaque pays de mouvements de jeunesses absolument similaires tant sur le fond que la forme, et qui ont appliqué la même méthode révolutionnaire. La première révolution de couleur qui s’est déroulé en Serbie en 2000 à été en très grande partie organisée par un mouvement de jeunesse intitulé Otpor [41], véritable moteur des contestations étudiantes. Alexander Maric, un des cadres d’Otpor, reconnaitra plus tard “ses liens directs avec des membres du département d’état et de la maison blanche et aussi que le gros des financements venait de l’USAID, Freedom House et l’Open Society“[42]. Maric précisera que “des séminaires de formation ont eu lien à Budapest, Bucarest et en Bosnie pendant le printemps précédant les événements“. Les militants d’Otpor y rencontreront des responsables de l’Albert Einstein Institute, ainsi que des militants du mouvement Polonais Solidarnosc [43]. La technique utilisée, affirmera Maric, est directement inspirée des techniques d’actions non violentes de Sharp et Ackerman, visant à: “discréditer le pouvoir, inciter à l’action civique et la manifestation pacifique, le tout supervisé par une association sans exécutif identifiable. (…) Le mouvement devant en outre se présenter comme apolitique et viser surtout les indécis“[44]. En outre le groupe se devait : “d’user de messages courts, des slogans et les militants devaient être choisis selon leur apparence, pour vendre l’image du mouvement en lui donnant un aspect romantique et libertaire, à même d’inspirer des vocations“[45]. Enfin le mouvement pouvait compter sur un appui massif du main-stream médiatique planétaire, qui s’était assuré de filtrer et trier les informations pour pouvoir présenter les manifestations comme des rassemblements spontanés d’une jeunesse aspirant à la liberté et la démocratie, et souhaitant intégrer la communauté internationale.
Après la réussite de l’opération en Serbie, deux cadres d’Otpor, Aleksandar Maric et Stanko Lazendic seront employés par Freedom House pour aller dispenser leur savoir et leur expérience dans les autres pays visés et apporter leur soutien aux révolutions en Géorgie en 2003 et en Ukraine en 2004. L’assistance portera tant sur les techniques de protestations non violentes que de négociations avec les autorités ou encore sur la logistique nécessaire pour tenir des manifestations durant plusieurs semaines. Cela sera particulièrement le cas en Ukraine ou des milliers de tentes et de couvertures sont mises à disposition des manifestants pour camper sur la place de l’indépendance dans un froid glacial. Pendant l’occupation de la place des repas gratuits sont servis. La signalétique choisie par ces groupes frères (le poing tendu) laisse peu de doute quand à leur interdépendance, que ce soit pour le groupe Ukrainien Pora[46], le Kirghize Kelkel[47] ou le Géorgien Kmara[48]. Il est à noter que dans nombre de pays n’ayant pas (encore ?) été visés par des révolutions de couleur, des groupes similaires existent déjà, que ce soit par exemple en Biélorussie (Zubr[49]), en Russie (Oborona[50]) ou en Albanie (Mjaft[51]), ce dernier pays étant actuellement le théâtre de manifestations très importantes. On peut également citer les mouvements Ouzbeks Bolga et Youkol, ainsi que le mouvement azéri Jok. Ce sont d’ailleurs les militants du mouvement Géorgien Kmara qui ont entrainés leurs cousins russes d’Oborona, ajoutant ainsi encore de l’huile sur le feu aux relations tendues entre les deux pays. Quand à Otpor, il s’est transformé en parti politique serbe en 2003, échouant lamentablement aux législatives de la même année avant de se fondre dans le parti politique DS de Boris Tadic, l’actuel président. La plupart de ses membres se sont reconvertis dans des centres d’analyse politique locaux tels que CANVAS et CNVR. L’un des cadres, Ivan Marovic, dès 2003[52], a coopéré avec l’ICNC déjà mentionné, et l’entreprise York Zimmermann Inc., ainsi qu’avec une équipe de concepteurs des jeux informatiques (BreakAway Ltd.) à l’élaboration d’un jeu vidéo paru en 2005 (A Force More Powerfull. The Game of Nonviolent Strategy). Le jeu[53] repose sur les différentes stratégies et tactiques d’action non-violente qui ont été employées à travers le monde pour renverser les « régimes dictatoriaux » et les « ennemis de la démocratie et des droits de l’homme », dont Milosevic. Ainsi, la boucle est bouclée et les jonctions faites avec les théories d’Ackerman de développement des jeux vidéos sur des scénarios réels, ou à venir de révolutions de couleurs, cités antérieurement. Il faut noter une autre particularité des révolutions de couleur. Elles sont axées sur le renouveau national et l’anti impérialisme (Russe ou postsoviétique, par glissement sémantique) et elles ont vu la participation active des nationalistes et de certains groupes d’extrême droite dans les pays concernés. Ce sera particulièrement le cas en Serbie et en Ukraine. Pour cette raison, on a parlé de front Orange-brun contre la Russie, à cause d’une coalition hétéroclite réunissant des démocrates pro-occidentaux et des mouvements d’ultra-droite, voire néo nazis, ouvertement anti Russes. Ces alliances se confirment aujourd’hui en Russie ou la faible et disparate opposition libérale manifeste à côté des skinheads nationalistes de gauche du part national bolchevique, ou du principal mouvement d’extrême droite.
Bilan et avenir des révolutions de couleur
Le but des révolutions de couleur nous l’avons vu est de renforcer la présence Américaine (et donc de l’Otan) au cœur de l’Eurasie, autour de la Russie, afin d’atteindre des objectifs géostratégiques et géopolitiques théorisés au siècle dernier par les stratèges géopolitiques Mackinder ou Spykman. Il est à noter que ceux-ci avaient vu juste, L’Eurasie se révélant comme la zone essentielle du monde en termes de ressources énergétiques, de populations et de frontières entre aires civilisationelles. Bien sur ces révolutions présentant de nombreux points communs, comme le fait de viser des états jugés stratégiques pour des raisons géographiques ou politiques (être des états frontaliers de la Russie) ou encore situés sur des corridors énergétiques. Mais l’un des points communs des révolutions de couleurs est également de viser des états avec des régimes politiques relativement faibles ou instables. La Russie et la Biélorussie par exemple n’ont pas du tout été inquiétés par ces menaces, notamment en ayant rapidement pris les mesures nécessaires, les ONG ayant été interdites, et les mercenaires de la révolution expulsés. La Russie à d’ailleurs innové en développant un contre mouvement de jeunesse à grande échelle, les Nashi [54], destiné à prévenir toute tentative de révolution de couleur dans la rue en étant capable de tenir le pavé. En outre, sur le territoire de la fédération de Russie et en Biélorussie, les activités du réseau Soros et ses filiales ont tout simplement été interdites.
Pour Karine-Ter-Sahakian[55], déjà en 2008, les régimes nés de ces révolutions de couleur n’avaient aucun avenir. Cette dernière affirmait que : “L’effondrement des révolutions de couleur dans l’espace postsoviétique est tout à fait naturel, voir simplement inévitable. L’enjeu de la démocratie et du libre marché, dont George Bush se gargarisait avec beaucoup d’enthousiasme, s’est avéré prématuré”. Effectivement, ces révolutions de couleurs qui portent pour beaucoup des noms de fleurs (révolution des tulipes, des œillets, des roses) ont fanés. Les cas de l’Ukraine et de la Serbie, sont emblématiques de l’incapacité des dirigeants issus des révolutions de couleur à maintenir une stabilité économique minimale, même en ouvrant leurs économies aux intérêts Américains. Le mouvement a été un échec du moins dans son aspect politique à long terme. Sa rhétorique et sa tactique ont été parfaitement décryptées et décodées. Des contre mesures efficaces ont facilement pu être mises en place et ont fait leurs preuves en Russie et en Biélorussie. En outre, il est évident que la crise financière a diminué les budgets disponibles pour les révolutions de couleurs. Enfin, la riposte russe, diplomatique ou militaire en août 2008, à démontré qu’elle était prête à s’opposer à ces viols démocratiques et à protéger ces citoyens, même à l’extérieur de ses frontières.
Maintenant, toute cette énergie intellectuelle dissipée par les promoteurs des révolutions de couleur dans diverses tentatives de déstabilisation de la Russie pourrait utilement s’employer à par exemple mesurer les conséquences à venir du printemps arabe car pour le moment, elles restent incalculables mais devrait concerner tant l’Europe et la Russie que l’Amérique.
Alexandre Latsa, analyste, collaborateur d’Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici
( http://www.eurasia-rivista.org )
[1] http://fr.rian.ru/politique/20110222/188688973.html
[2] http://it.wikipedia.org/wiki/Rivoluzioni_colorate
[3] http://it.wikipedia.org/wiki/Rivoluzione_di_velluto
[4] http://it.wikipedia.org/wiki/Grande_gioco
[5] http://www.idc-europe.org/fr/showerInformation.asp?Identificateur=18
[6] http://it.wikipedia.org/wiki/Grande_gioco
[7] Que reste t-il de notre victoire par Natalia Narochnitskaya, page 171
[8] Que reste t-il de notre victoire par Natalia Narochnitskaya, page 171
[9] http://it.wikipedia.org/wiki/J%C3%B3zef_Pi%C5%82sudski
[10] http://en.wikipedia.org/wiki/Prometheism
[11] http://en.wikipedia.org/wiki/United_States_Agency_for_International_Development
[12] http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_des_%C3%89tats-Unis_pour_la_paix
[13] http://fr.wikipedia.org/wiki/National_Endowment_for_Democracy
[14] http://en.wikipedia.org/wiki/American_Committee_for_the_Liberation_of_the_Peoples_of_Russia
[15] http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Aspen
[16] http://en.wikipedia.org/wiki/The_Jamestown_Foundation
[17] http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66&program=75
[18] http://www.freedomhouse.org/
[19] http://fr.wikipedia.org/wiki/Heritage_Foundation
[20] http://en.wikipedia.org/wiki/Open_Society_Institute
[21] http://fr.wikipedia.org/wiki/American_Enterprise_Institute
[22] http://fr.wikipedia.org/wiki/Heritage_Foundation
[23] http://fr.wikipedia.org/wiki/Brookings_Institution
[24] http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Einstein_Institution
[25] http://fr.wikipedia.org/wiki/Gene_Sharp
[26] http://www.aforcemorepowerful.org/films/bdd/story/otpor/robert-helvey.php
[27] http://en.wikipedia.org/wiki/International_Center_on_Nonviolent_Conflict
[28] http://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Ackerman
[29] Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou
[30] http://www.geostrategie.com/1490/les-etats-unis-utilisent-l%E2%80%99europe-comme-tete-de-pont-pour-attaquer-l%E2%80%99eurasie
[31] http://it.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski
[32] http://www.comw.org/pda/fulltext/9709brzezinski.html
[33] Le grand échiquier page 56
[34] http://fr.wikipedia.org/wiki/5_octobre_2000_en_Serbie
[35] http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_Bondsteel
[36] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_des_Roses
[37] http://it.wikipedia.org/wiki/Rivoluzione_arancione
[38] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_des_Tulipes
[39] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_kirghize_de_2010
[40] http://en.wikipedia.org/wiki/CeSID
[41] http://fr.wikipedia.org/wiki/Otpor
[42] Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou, p. 147 et 148
[43] http://fr.wikipedia.org/wiki/Solidarno%C5%9B%C4%87
[44] Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou, p. 149 et 150
[45] Patrice Vidal – Dans l’arrière cour de Moscou, p. 151
[46] http://fr.wikipedia.org/wiki/Pora
[47] http://en.wikipedia.org/wiki/KelKel
[48] http://fr.wikipedia.org/wiki/Kmara
[49] http://fr.wikipedia.org/wiki/Zubr_%28Bi%C3%A9lorussie%29
[50] http://www.oborona.org/
[51] http://en.wikipedia.org/wiki/Mjaft
[52] http://socio-anthropologie.revues.org/index1248.html
[53] http://www.aforcemorepowerful.org/game/index.php#about
[54] http://nashi.su/
[55] http://eafjd.eu/spip.php?breve1692 «La politique des USA et Israël est sans issues, l’époque du colonialisme est finie»
Irán :::: Tiberio Graziani, Antonio Grego - Ali Akbar Naseri :::: 13 avril 2010
Antonio Grego et le directeur Tiberio Graziani ont rencontré pour « Eurasia » Son Excellence l’Ambassadeur de la République Islamique d’Iran près le Saint Siège Hojjatol Islam Ali Akbar Naseri.
Dans cet entretien l’ambassadeur a parlé de l’imminente conférence sur le désarmement nucléaire convoquée par l’Iran et, évidemment, du dossier atomique qui concerne la République islamique, en réaffirmant les intentions pacifiques de Téhéran et en attaquant la politique des USA et d’Israël. L’ambassadeur Naseri a exprimé son appréciation pour l’entente trouvée par l’Iran avec divers pays, qui, à son avis, renforcera la paix dans le monde ; il a lancé un « appel » au Vatican pour qu’il défende les droits des peuples par rapport aux puissances néocoloniales.
Il y a quelques jours Téhéran a annoncé qu’il allait organiser les 17 et 18 avril une conférence sur le désarmement nucléaire à laquelle participeront des délégués de nombreux pays. La conférence aura comme thème « l’énergie nucléaire pour tous, l’arme nucléaire pour personne ». Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui ont conduit l’Iran à organiser cette conférence ?
Au nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux je vous remercie pour votre présence et je vous remercie aussi pour votre point de vue fondé sur le droit et sur la raison. En ce qui concerne votre question : l’accumulation d’armes nucléaires va à l’encontre de la paix dans le monde et crée de la préoccupation dans la communauté internationale. Malgré toute la propagande et tous les slogans faits jusqu’à présent, rien n’a été accompli de concret pour éliminer ces armes nucléaires. La République Islamique d’Iran, dans le but de gagner les défis actuels dans le monde sur ce thème et présenter des solutions pour avoir un monde privé d’armes nucléaires et de destruction de masse, organise cette conférence à laquelle participeront les autorités de plus de 60 nations. Avec la conférence de Téhéran sur le désarmement nous entendons affirmer le principe selon lequel « l’énergie nucléaire pacifique est à la disposition de tous les peuples et l’arme nucléaire de personne ».
La Chine a déjà annoncé qu’elle participera à la conférence sur le nucléaire de Téhéran, et elle continue à affirmer qu’elle est contraire à de nouvelles sanctions contre l’Iran. Mais les Etats-Unis et Israël sont en train de tout faire pour que la Chine revienne sur sa décision de soutenir la cause du nucléaire iranien. Seule l’importance stratégique que l’Iran a pour la Chine, surtout du point de vue de ses approvisionnements en ressources énergétiques, a jusqu’ici fait barrage à ces requêtes. Mais quelle est a solidité des liens entre la Chine et l’Iran en ce moment ? Les atlantiques réussiront-ils à entraîner la Chine de leur côté ou bien devront-ils renoncer à cette stratégie ?
L’activité nucléaire de l’Iran est une activité totalement pacifique. L’Iran est membre de l’AIEA et signataire du Traité de non-prolifération nucléaire. Toute activité relative au nucléaire est de ce fait sous la supervision des inspecteurs de l’agence. Appliquer les sanctions contre l‘Iran n’a aucun fondement juridique et légal et, surtout, est contraire aux protocoles du Traité. Les Etats-Unis et Israël, qui possèdent des têtes nucléaires et menacent d’attaques militaires, poursuivent une politique sans débouchés. Par rapport à la Chine, je rappelle que Téhéran et Beijing ont consolidé des relations amicales qui sont anciennes. La position indépendante de la Chine en défense de l’activité nucléaire pacifique de l’Iran est à admirer. Nous attendons que la Chine et la Russie ne se laissent pas influencer par les pressions politiques des Etats-Unis et conservent en cela leur positon indépendante sur cette question.
Outre la Chine, d’autres pays aussi ont exprimé leur proximité et leur amitié à l’Iran, parmi lesquels la Russie, la Turquie, le Brésil et le Venezuela. Croyez-vous qu’il soit possible pour l’Iran, ensemble avec ces autres pays, de créer un front compact d’opposition et de réaction à l’influence états-unienne dans le continent eurasiatique et dans l’Amérique indio-latine ?
Heureusement aujourd’hui l’époque de la domination colonialiste des puissances coloniales est finie. Les pays libres collaborent pour leurs intérêts bilatéraux. Avec cette unité et une plus grande collaboration, l’ordre colonialiste des Etats-Unis n’atteindra pas ses buts. Nous voyons de bon auspice ce front d’opposition qui obtiendra des résultats concrets pour la paix dans le monde, soit en Amérique Latine, soit en Afrique, en Asie, et même dans certains pays européens. Les pays nommés sont en train de construire une politique juste sur cette voie. Les Etats-Unis d’Amérique, avec un arsenal rempli d’armes nucléaires et de destruction de masse, et avec un passé très noir en ce qui concerne l’utilisation d’armes nucléaires, ont dernièrement menacé même d’une attaque nucléaire. Les USA qui soutiennent le régime illégitime d’Israël –qui est doté de bombes atomiques- n’ont aucune autorité pour porter des jugements sur l’activité nucléaire civile de l’Iran. Nous souhaitons que cette même agence pour l’énergie nucléaire atomique ne subisse pas de pressions de la part des Puissances, et que dans le cadre de ses règlements et de l’ordre juridique, elle contrôle les activités pacifiques nucléaires de tous les pays, et mette fin, de ce fait, à la production d’armes nucléaires et de destruction de masse. Nous souhaitons que l’AIEA joue son rôle dans ce sens.
Ces jours-ci justement Obama, en vue du congrès de Washington sur la sécurité nucléaire, a annoncé un changement radical de la stratégie sur l’utilisation des armes nucléaires. Les Etats-Unis annoncent vouloir utiliser les armes nucléaires seulement dans des cas extrêmes et jamais contre ces Etats qui respectent le Traité sur la non-prolifération nucléaire. Obama cependant a ajouté que ces nouvelles règles ne s’appliquent pas à la Corée du Nord et à l’Iran, lesquels resteront ainsi sous la menace d’une attaque, y compris avec des bombes nucléaires, bien que l’Iran soit signataire du traité. Quelle réponse l’Iran entend-il donner à cette décision d ‘Obama ?
On peut s’étonner que l’Iran soit sous la menace de l’attaque nucléaire des Etats-Unis pour son activité relative au nucléaire exclusivement civil, comme d’ailleurs confirmé plusieurs fois par les inspections de l’AIEA. Les USA ont une attitude ambiguë : en fait ils menacent l’Iran pour son nucléaire pacifique, tandis qu’ils soutiennent le régime sioniste d’Israël –qui n’est pas signataire du Tnp et possède des têtes nucléaires- économiquement, politiquement et militairement. Sur cette question l’Iran n’a pas besoin de faire de la propagande en sa propre faveur. La Communauté internationale, qui est consciente de tout cela, et les opérateurs des médias indépendants et libres jugeront la question et en tireront les conclusions sur ce que font les Etats-Unis. L’Iran en tous cas continuera sur sa voie jusqu’à satisfaction de son droit au nucléaire pacifique. L’Iran considère que le nucléaire pacifique et la technologie nucléaire sont un droit pour tous les pays et tous les peuples du monde. Les sanctions et les menaces n’auront absolument pas d’incidence sur notre volonté, fondée sur les droits de l’Iran. Cela n’aura absolument pas d’incidence sur le peuple iranien souverain.
Vous avez parlé de Communauté internationale : que pourrait faire l’Union européenne pour faciliter les relations entre l’Iran et les Etats-Unis, considérant le fait que l’UE est une partie substantiellement constitutive du front atlantique ?
Concernant l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et l’Iran je pense qu’il n’y a pas besoin de médiateurs. Si les Etats-Unis réduisent leur position colonialiste et mettent de côté leurs positions hostiles à l’égard des peuples et aussi à l’égard de l’Iran, s’ils s’acheminent sur la voie du respect réciproque entre les pays, automatiquement les rapports entre les pays deviendront bons. Si Washington tend la main et s’il est sincère à ce sujet, les problèmes seront résolus ; mais comme dit le Guide Suprême, Obama “nous tend la main avec un gant de velours qui pourrait cacher un poing de fer ». A cause des actions hostiles et des menaces continues des Etats-Unis (qu’on voie en particulier le dernier discours d’Obama concernant la menace d’attaque nucléaire) nous sommes certains que les Etats-Unis ne veulent pas améliorer les relations. Cependant nous attendons que l’Union européenne –en tant que pole économique puissant – prenne une position indépendante sur les différents thèmes d’intérêt international, et qu’elle ne suive pas servilement les politiques états-uniennes.
Le Saint Siège peut-il faciliter, en tant qu’autorité morale et religieuse, les rapports entre l’Iran et l’Union européenne et l’Iran et les Etats-Unis ?
Du Saint Siège, pour sa mission religieuse et en tant que porteuse du message du Jésus Christ, nous attendons beaucoup plus que les seules suggestions morales et religieuses. Nous souhaitons qu’elle assume une position ferme, déterminée, emblématique, face aux menaces des puissances fauteuses de guerre et agressives. Avec ces prises de position contre les vexations que subissent les peuples de la part des puissances colonialistes, le Saint Siège pourrait rendre les relations plus aisées. Le Saint Siège pourrait pousser les puissances occidentales à revoir leur action dans la politique internationale.
Publié sur le site Eurasia,
http://www.eurasia-rivista.org/3758/la-politica-di-usa-e-israele-e-senza-sbocchi-lepoca-del-colonialismo-e-finita-intervista-allambasciatore-iraniano-presso-il-vaticano
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
ARTICLES PARUS DANS L’HEBDOMADAIRE VENEZUELIEN KIKIRIKI.
KURDES ET OUIGOURS SUR L’ECHIQUIER US-SIONISTE.
L’EURASIA ET LE MONDE LIBRE EN PERIL.
Dans nos récents compte-rendu et analyse des évènements de Syrie et de Libye, nous avons relevé certains points essentiels:
- militairement, les oppositions appuyées par Washington ont été renforcées par des troupes de Talibans (*) – détail propre à expliquer l’assassinat médiatique de Bin Laden (peu importe qu’il soit à l’heure même sur une plage de Miami en compagnie de George Bush ou qu’il soit déjà mort depuis plusieurs années, l’essentiel est qu’il soit mort publiquement et que sa présence ne fasse pas obstacle à l’intégration totale et officielle des Talibans dans le dispositif stratégique yankee), la Méditerranée devenant le ‘Mare nostrum’ de Washington sous le contrôle des troupes de Bin Laden, officiellement défunt ;
- le dispositif stratégique yankee a pour objectif immédiat la main mise sur le pétrole libyen, irakien, algérien, etc., sur les réserves d’eau au bénéfice d’Israël, mais surtout l’encerclement et l’isolement de la Chine et de l’Iran tout en menaçant la Russie;
- l’isolement de l’Amérique Latine et des Caraïbes, en particulier du Venezuela et de Cuba, de leurs alliés eurasiatiques, afin de les dépouiller de leurs réserves naturelles et de soumettre leurs peuples à leur ancien statut de ‘Banana Republics’;
- il ne s’agit nullement d’établir une ‘Pax Americana’ propre à tenter les lâches: acceptons l’indignité si c’est là le prix de la paix! – mais un processus de déstabilisation générale semblable à celui qu’Irakiens et Afghans subissent sans trêve depuis une vingtaine d’années.
Notre conclusion soulignait la nécessité de constituer le bloc eurasiatique fondé sur ses quatre composants essentiels: l’Iran, la Russie, la Chine et la Turquie. Les changements qui affectent cette dernière sont toutefois problématiques. L’agression de la ‘Flotilla de la Liberté’ l’an passé et l’assassinat de Turcs par la marine israélíenne donnèrent au gouvernement d’Ankara l’occasion de satisfaire le sentiment populaire en se distançant de l’Etat sioniste pour se rapprocher, ipso facto, des pays hostiles à la domination yankee de la Planète. Il y avait déjà eu des frictions entre la Turquie et les USA, en particulier durant la guerre du Golfe de 2003, quand des troupes turques pénétrèrent dans le Kurdistan irakien, de manière pourtant trop épisodique à notre goût ; ceci venant en conséquence des douze ans de déstabilisation du pays par les Kurdes auxquels la CIA et le Mossad avaient promis en 1991 l’indépendance et la réunification des parties irakienne, iranienne, syrienne et turque du Kurdistan.
Mensonge de Yankee, tant il est vrai que Saddam Hussein resta au Pouvoir jusqu’à 2003, tirant douze années de vengeance de ses sujets kurdes et chiites. Entre temps, la rébellion kurde, insuffisante où limitée dans son développement afin de demeurer frustrée de ses objectifs en Irak, parvint toutefois à déstabilise la Turquie ; si bien qu’on peut par exemple comparer son sort à celui de la Grande-Bretagne: toutes deux dites ‘piliers de l’OTAN’ tout en étant sur leur propre territoire soumises à un processus de déstabilisation par des groupes séparatistes terroristes soutenus de Washington: la IRA et les Kurdes. Alors que les opérations de l’armée britannique en Ulster se confinent à une contre-guerrilla urbaine, celles de l’armée turque au Kurdistan son du type de la contre-guerrilla rurale, menées dans de grands espaces opérationnels, avec du matériel ‘lourd’: tanks, hélicoptères, avions, artillerie, etc.. en appui du déploiement de l’infanterie. Ainsi donc, une guerre coûteuse qui affecte l’économie nationale tout en déstabilisant le pays.
Simultanément, l’autre grande puissance asiatique, la Chine, est confrontée à un processus similaire de déstabilisation séparatiste dans ses provinces du Tibet et du Xinkiang, s’ajoutant au problème de Taiwan. Il est de notoriété publique que Taiwan n’est rien d’autre qu’un protectorat de Washington, que le Dalaï Lama est soutenu de là-bas, ainsi que le montre la campagne médiatique orchestrée mondialement. Le problème du Xinkiang relève du processus de déstabilisation de l’Asie centrale, prolongé jusqu’à l’Afrique du Nord et jusqu’à l’Europe ainsi qu’en témoignent les sanglants attentats de Madrid, Paris, Londres et Moscou, et donc, à ce jour, jusqu’à la Syrie; par les Talibans.
On pourrait donc établir une nouvelle comparaison, entre la Turquie et la Chine, dans la mesure où les deux pays sont victimes du même phénomène; bien que de manière distincte dans la mesure où la Chine a rétabli la paix dans ces provinces, tout au moins de manière provisoire tant il est évident que les manipulateurs des séparatistes ne vont pas en rester là. Une autre différence, au moins formelle, est que le séparatisme qui affecte la Chine est la création d’une puissance pour le moins, officiellement, compétitive, alors que dans le cas de la Turquie, comme de la Grande-Bretagne et de l’Espagne, il vient d’un allié dans le cadre de l’OTAN.
Autre différence essentielle: alors que la Chine est totalement étrangère au séparatisme kurde, la Turquie, ou tout au moins une partie de l’opinion publique et gouvernementale turque appuie le séparatisme du Xinkiang, prétextant la turcité raciale et culturelle de cette province musulmane. De fait, la formulation de cette revendication turque sur le Xinkiang est relativement récente, résultant de la déstabilisation provoquée par les Talibans.
CAS 1: USA-ISRAEL ET LE KURDISTAN
De fait, il existe un autre élément commun aux deux tentatives de déstabilisation, un élément qui mérite d’autant plus d’être mis en lumière qu’est vive la volonté de le dissimuler: la présence active d’Israël. Le Kurdistan irakien, berceau du processus de déstabilisation de la région, jouit de l’autonomie sous la présidence de Massud Barzani qui, soutenu par Israël, se présente déjà comme le chef d’un Etat indépendant. C’est ainsi qu’en mai 2010 Barzani s’est adressé au gouvernement irakien pour négocier avec lui les revenus des champs pétroliers kurdes. A Erbil, la capitale kurde, le drapeau irakien est interdit, cependant que plusieurs pays occidentaux y ont ouvert un consulat.
A la Défense, Massud Barzani, qui dispose déjà de ses propres services ‘spéciaux’, travaille au projet de création d’une armée « régionale » kurde, le terme « régional » signifiant que cette armée pourrait recruter et opérer dans toutes les zones de population kurde, non seulement d’Irak mais aussi de Turquie, d’Iran et de Syrie. C’est dire qu’il s’agit là d’un instrument de « déstabilisation régionale ». C’est pourquoi Massud Barzani dut en premier lieu présenter le projet au général Dany Yatom, ancien directeur du Mossad, et en janvier 2010 à Barack Obama en personne; l’entreprise israélienne Camerone Military Services étant selon le bulletin d’information confidentiel Intelligence on line chargé de réaliser la fusion des milices peshmergas.
Le philosionisme de la tribu Barzani est une réalité historique et ceci depuis la fin des années 30, quand Ruben Shilia, employé par la Jewish Agency, la visita au Kurdistan. Déjà à cette époque des membres de la tribu, de religion juive, avaient émigré en Palestine. Shilia fut, comme David Ben Gourion, un des fondateurs de l’Etat sioniste. Il était aussi un des pères de la «théorie des alliés périphériques» remise en vigueur en 1982 par Oded Yinon dans la revue de l’Organisation Sioniste Mondiale et qui propose la division des pays arabes en groupes ethniques et religieux. En 1958, suite à la chute de la monarchie anglophile, le Mossad prit le relais du KGB qui avait ordonné à Mustafa Barzani de déposer les armes et de désactiver la brigade kurde formée à Tachkent; affirmant sa présence dès l’époque des frères Aref, présidents de l’Irak de 1963 à 1968.
A cette époque, les Peshmergas étaient déjà encadrés par des Israéliens commandés par Eliezer Tsafrir, responsable local du Mossad ainsi que de la formation du service secret du PDK, le Parastin. Mustafa Barzani se rendit à Tel-Aviv en 1968 et en 1973, y rencontrant Golda Meir et Moshe Dayan. En 1980, Menahem Begin admit qu’Israël livrait des armes aux rebelles kurdes et soutenait la création d’un Etat kurde.
Depuis l’occupation de l’Irak en 2003, des douzaines d’agents du Mossad entrèrent au Kurdistan camouflés en ingénieurs et techniciens divers, en une opération menée par Dany Yatom et Shlomi Michaels dont l’ampleur fut révélée en 2004 par le journal israélien Yediot Aharonot. Shlomi Michaels avait créé en association avec des membres de la tribu Barzani l’entreprise Kudo chargée de la construction de l’aéroport d’Erbil et de la formation de commandos. Démenties par le Premier Ministre de l’époque, Iyad Allaoui, ces informations furent confirmées en 2006 dans un reportage de BBC2 montrant les agents Israéliens à l’œuvre.
Les relations de Jalal Talabani avec Israël passaient par son beau-père Ibrahim Ahmed, vivant à Londres protégé par le MI6. On sait toutefois qu’il eut une rencontré en 1978 avec Shimon Peres, à l’Ambassade d’Israël à Paris et en 2008 avec Ehud Barak en Grèce, dans le cadre d’un congrès de l’Internationale Socialiste (c’est également de la sorte que Laurent Gbagbo fut conduit à l’alliance avec Israël – v. notre article sur la Côte d’Ivoire in Kikiriki N° 346).
Aujourd’hui, les chargés de relations entre le Kurdistan et Israël sont Binyirfan Barzani, un des cinq fils de Massud, pour le PDK et Qutab Talabani pour l’UPK. Qutab Talabani fut le représentant du Gouvernement régional kurde aux USA où il épousa Sherri Kraham, fille d’un membre de l’AIPEC, le lobby israélien.
CAS 2: USA-ISRAEL ET LE XINKIANG
La question du soutien turc au séparatisme du Xinkiang est aussi de portée supranationale, s’étendant à toute l’Asie centrale. Nous avons écrit que comme les conflits de Tchétchénie ou du Cachemire, ce fut l’occasion donnée aux Talibans d’opérer hors du cadre afghan. La portée supranationale du soutien turc au séparatisme du Xinkiang découle cependant du fait que les frontières de l’Etat turc ne contiennent pas toutes les populations de race et de culture turques, étendues à toute l’Asie centrale, jusqu’à l’intérieur des frontières de la Chine, en particulier d ans cette province.
L’instrument de cette opération de déstabilisation est la secte des Fethullahistes, du Hodyaefendi (Maître Soufi) Fethullah GÜLEN. Nous résumerons ce qui le concerne en disant qu’il fut prédicateur de mosquée dans la ligne de Sayed Nursi jusqu’en 1998, quand il s’établit en Pennsylvanie, aux USA. De sa grande propriété agricole où il vit entouré d’une centaine de disciples, il règne sur son empire qui s’étend à toute l’Asie turcophone en un réseau d’écoles et d’universités, de périodiques et d’émetteurs de radio et télévision, soutenu par une réserve financière de 25.000 millions de dollars. Officiellement, la secte se présente comme enracinée dans la tradition des confréries soufies turques, se réclamant des grands Maîtres turcs de l’Histoire, tels Jalal ad-Din Rumi et Younous Emre, mais aussi de Sayed Nursi dont les disciples ont des associations dans presque le Monde entier, donnant l’image de la tolérance et du suprême intellectualisme propres au Soufisme. Concrètement, les Fethullahistes constituent un lobby politique très puissant, plus précisément l’épine dorsale occulte du Parti de la Justice et du Développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP) au Pouvoir depuis déjà huit ans, ses écoles étant des centres de formation de cadres politiques, administratifs et militaires.
Comment un simple prédicateur est-il parvenu à la tête d’un tel empire tant public qu’occulte?
C’est justement la partie occulte qui l’explique, sachant bien que l’idéologie tant du AKP que des Fethullahistes s’identifie au National-islamisme avec ses implications en politique internationale: l’opposition au Sionisme et à son protecteur yankee, la sympathie pour les mouvements révolutionnaires en Palestine, pour l’Iran et pour les puissances ayant au moins le mérite de constituer un contrepoids à l’impérialisme des USA: le bloc de l’ALBA, la Russie, la Chine. On comprend alors d’autant moins la présence de GÜLEN aux USA et celle, dans ses propres sphères, d’hommes tels Marc Grossman et Morton Abramowitz, anciens ambassadeurs des USA à Ankara et collaborant avec Graham Fuller, ancien vice-président de la CIA et auteur d’une étude sur le Xinkiang, écrite en 1998 et revue en 2003 par la Rand Corporation.
En effet, Abramowitz et Fuller mirent sur pied en septembre 2004 à Washington « un gouvernement du Turkestan en exil » officiellement dirigé par Enver Yusuf Turani, un ami de Gülen. Quels intérêts ont donc Grossman, Abramowitz et Fuller à promouvoir ainsi en Asie centrale un projet de renaissance du Grand Empire Islamique Ottoman? Aucun autre que la création d’un nouveau maillon de la chaîne de déstabilisation qui inclut le Cachemire, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Irak, jusqu’à la Syrie et le Maghreb où cette chaîne se fond à une autre, celle du front atlantique, allant de l’Irlande du Nord jusqu’à l’Afrique de l’Ouest.
Dans ce projet-ci, il s’agit de s’en prendre à la Chine – la grande puissance que tous les peuples libres regardent avec espérance, sécurité et admiration – sous le fallacieux prétexte que les Musulmans de ce pays y subiraient la discrimination et des tentatives de déculturation; ainsi que le prétendent Rabiya Kadir, présidente du Congrès Mondial Ouigour, résidant aux USA, et Mehmet Emin Batur, directeur du ETIC (Centre d’Information du Turkestan Oriental).
Il s’agit donc de briser le grand projet eurasiatique qui, sans menacer directement les USA, constitue toutefois une défense des peuples libres contre son impérialisme et son sous-produit, le Sionisme; projet qui s’articule sur les deux composantes essentielles: l’Islam dans ses manifestations turque et iranienne, la Chine dont les populations musulmanes doivent avoir le rôle d’élément unificateur, non de discorde.
NOTRE ANALYSE
A Ankara comme à Kaboul, comme dans d’autres lieux encore, on assiste à un phénomène pour le moins curieux: celui d’agents de la CIA et du Mossad parvenant au commandement de la Révolution Islamique. ¡Nous ne croyons pas que beaucoup de Musulmans se laisseront abuser par ces manœuvres!
Ils sont toutefois assez nombreux pour alimenter le projet US-sioniste qui, à cette heure, est dirigé contre la Turquie avant même que la Chine, car c’est bien le gouvernement d’Ankara qui se trouve depuis 1991 soumis au chantage à la déstabilisation par les Kurdes. Un détail intéressant qui unit les deux théâtres de conflit, est le fait qu’en février 2008 quelques Fethullahistes – l’un d’eux étant, dans la police, responsable des écoutes téléphoniques, ainsi que cela apparut dans les journaux Vatan et Hürriyet du 2 Juin 2008 – parvinrent à intercepter et à mettre sur internet une conversation téléphonique du général Münir Erten dans laquelle, outre des détails confidentiels sur la santé du général Ergin Saygun, il était question du plan d’une opération de l’armée turque au Kurdistan irakien.
Quoi qu’il en soit, en ce milieu de mai 2011, la situation au Kurdistan s’aggrave, suite à un appel à la violence lancé depuis sa prison par Abdullah Öcalan, chef du PKK, le 29 Avril. Malgré l’appel à la paix et à l’union patriotique de Recep Tayyip Erdogan, chef de l’Etat, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes turques, passant à la violence le 15 mai à Diyarbakir. Ce même jour, l’armée turque tendait une embuscade et abattait une douzaine de membres du PKK qui venait de franchir la frontière avec l’Irak.
On peut donc compter avec une montée de la violence, avec une augmentation de la pression kurde pratiquée par les amis US-israéliens de BARZANI sur Ankara dans le but de forcer la main de ses dirigeants en faveur du plan dirigé contre Beijing par les amis US-israéliens de GÜLEN.
Voyons un signe positif dans le fait que les échanges commerciaux vont tripler entre la Turquie et la Chine d’ici 2015, que par ailleurs le Dr. Hiddayet Nurani Ekrem, membre influent du Türksam, Centre d’Analyse Stratégique (Stratejik Analizler Merkezi) dirigé par Sinan OĞAN et proche des Forces Armées, rejoint notre point de vue considérant le Turkestan comme un pont de paix et d’amitié entre les deux pays. Espérons qu’il y aura assez d’historiens turcs à se souvenir que ce ne furent pas des Chinois mais bien des ancêtres des Grossman, Abramowitz, Yatom, Kraham, etc., qui en 1917 signèrent avec Balfour les accords en vue de détacher la Palestine des ruines de l’Empire Ottoman. Au même moment, Allemands et Français s’exterminaient en une guerre fratricide pour la possession des provinces dites ‘Alsace-Lorraine’ en français, ‘Elsass-Lothringen’ en allemand, alors même que le président Wilson était déjà en train de planifier la seconde guerre mondiale devant se terminer par la défaite commune de tous les peuples européens, désormais tous soumis a l’ ‘Oncle Sam’. Cet exemple suffit à prédire que si les patriotes et musulmans turcs se laissaient stupidement abuser par les US-sionistes, au lieu de la renaissance de la ‘Grande Turquie’ ce serait l’effondrement dans le sang et les flammes de toute l’Eurasie pendant que l’ ‘Empire’ yankee et son sous-produit israélien auraient les mains libres pour soumettre l’Humanité à leur tyrannie planétaire, la plus cruelle, la plus implacable de mémoire d’historien.
(*) Le pont aérien transportant des milliers de Talibanes de l’Irak à la Syrie et à la Libye a un précédent historique: l’évacuation de 8.000 Talibanes de Kunduz, en Afghanistan, en novembre 2001 – à peine deux mois après le ‘9.11’ – par la CIA avec le concours de la Pakistan Air Force. Plusieurs haut-gradés des ‘US Forces’ protestèrent, faisant montre d’une touchante ou affligeante ingénuité, d’un bien médiocre entendement de la double stratégie conduite de Washington et Langley, dont les premières victimes sont les ‘Army’s Boys n’ Gals’, systématiquement trahis par la CIA et autres mafieux.
NOUVELLES BREVES
15 février 2011 / Hillary Rodham Clinton nomme Marc Grossman comme envoyé spécial du gouvernement US à Islamabad et à Kaboul, au poste de Richard C. Holbrooke défunt.
Fin mars 2011 / Visite à Islamabad du Prince Bandar d’Arabie Séoudite, en vue d’un pacte de sécurité en conséquence de la détérioration des relations du Royaume et des USA.
12 avril 2011 / Les troupes de sécurité interceptent dans le désert du Niger une bande de ‘trafiquants d’armes’ transportant 640 k. d’explosifs, dont du Semtex, et 435 détonateurs provenant d dépôts militaires libyens mis à sac par les protégés de l’OTAN.
29 Avril 2011 / Depuis sa prison, Abdullah Öcalan, chef du PKK, lance un appel à l’insurrection. En dépit de l’appel à la paix et à l’union patriotique lancé par Recep Tayyip Erdogan, chef de l’Etat, des milliers de manifestants se rassemblèrent dans plusieurs villes de Turquie, violents le 15 mai à Diyarbakir. Ce même jour, l’armée turque prit et tua dans une embuscade une douzaine de membres du PKK venant d’Irak.
14 mai 2011 / L’Assemblée Nationale Pakistanaise exige des USA l’arrêt des tirs de missiles dans la région frontière, menaçant de fermer le Khyber-pass, par lequel transite 65% de la logistique de l’OTAN en Afghanistan.
19 mai 2011 / Le Ministre des Affaire Etrangères de Chine, Jiang Yu, a lors d’une conférence de presse réaffirmé la volonté de son pays de veiller à ce que soient respectées ‘la souveraineté et l’intégrité du territoire pakistanais’.
20 mai 2011 / En Russie, dans le port de Novorossisk, les forces de sécurité ont arrêté un groupe d’Israéliens et de Russes résidant en Equateur, parmi ces derniers un terroriste tchétchène recherché. Le groupe était en possession de 30 kg de cocaïne, d‘armes et d’équipement électronique et de communication sophistiqué, tel qu’en produit Israël et qu’en utilise le Mossad.
2 juin 2011 / A Jérusalem, Bernard-Henri Lévy a remis un message du Conseil national de transition (CNT) libyen à Benyamin Netanyahou l’informant que la Libye ‘nouvelle’ entretiendrait « des relations normales avec Israël ». Un officier de renseignement ukrainien a par ailleurs remis au gouvernement libyen copie d’un document selon lequel le CNT permettrait l’installation d’une base militaire israélienne dans le Djebel Akhdar d’où elle menacerait l'Algérie. Les services de renseignement russes ont par ailleurs publié une lettre adressée au président Sarkozy par le même CNT, lui promettant 35% du pétrole libyen pour son aide militaire.
Traduction de la lettre en espagnol
15 juin 2011 / Ouverture de la Conférence de Shanghai
Résumé en Français des informations en Anglais concernant le Sommet de l’Organisation de la Cooperation de Shanghai (Shanghai Cooperation Organisation (SCO)) tenue le 15 juin 2011 à Astana.
15 06 2011
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Kazakh President Nursultan Nazarbayev (left) welcomes Ahmadinejad (AFP, Stanislav Filippov) |
Par Aleks Tapinsh (AFP)
ASTANA — Le présidente iranien Mahmoud Ahmadinejad s’est joint aux chefs d’Etat chinois et russe dans le cadre d’une rencontré au sommet au Kazakhstan dont le président, Nursultan Nazarbayev, insista auprès de l’Organisation de la Coopération de Shanghai (Shanghai Cooperation Organisation (SCO)), crée en 2001 et considérée comme la rivale de l’OTAN, pour que celle-ci ait un rôle plus importante dans le maintien de la sécurité régionale.
Ahmadinejad, absent l’an dernier, attira l’attention de l’assistance. ‘Je crois qu’ensemble nous serons capables de réformer la conduite des affaires internationales et de restaurer la tranquillité du Monde’. S’adressant aux dirigeants de l’ancienne URSS et de la Chine : ‘Qui d’entre nous a jamais employé la bombe nucléaire contre les citoyens sans défense d’un autre pays ?’ Parlant du 11 sept. 2001 : ‘Qui d’entre nous a jamais pris part au 9/11, pour justifier l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, y causant un million de victimes?’.
En une conversation avec Hu Jintao sur le programme nucléaire iranien, le Chinois lui conseilla de participer a la conférence des 6 nations afin de rétablir la confiance internationale.
Dans le passé, Téhéran avait bénéficié de l’appui russe mais cela changea avec la venue au pouvoir de Dmitry Medvedev.
Les pays membres de la conférence abordèrent la question des troubles qui secouent le monde arabe, s’accordant pour favoriser un processus de démocratisation qui respectât les caractéristiques culturelles et historiques de ces pays.
Nazarbayev déclara en inaugurant la conférence qu’il souhaitait que l’Organisation se montrât plus active que dans la passé, ayant montré son peu de capacité de réaction l’an passé lors de l’insurrection et des violences ethniques au Kyrgyzstan, pourtant pays-membre. Au président Hamid Karzai, présent comme invité, Nazarbayev exprima sa crainte devant le trafic de drogue en Afghanistan, reconnaissant que les sources de cette situation, véritable crime contre l’humanité, se trouvaient bien au-delà des frontières afghanes.
Kazakhstan’s parliament
Mukhtar Kholdorbekov
ASTANA, 15.6.2011 (RIA Novosti)
Le Kazakhstan a décidé de ne pas se joindre à la coalition menée par l’OTAN en Afghanistan.
“Compte tenu de l’opinion du Sénat et de peuple, le Majilis [parlement] s’opposera à l’accord gouvernemental” annonça Nurtai Sabilyanov. “Nous devons nous abstenir d’envoyer nos troupes en Afghanistan, c’est clair pour tout le monde!” .
Le 22 mai, les Talibans avaient menace le pays qu’un appui militaire à l’OTAN en Afghanistan aurait de graves conséquences. Le ministre des affaires étrangères du Kazakhstan dit que le pays n’enverrait que 4 militaires à la ‘International Security Assistance Force’.
La coalition international en Afghanistan réunit 47 pays dont 19 ne sont pas membres de l’OTAN et 6 appartiennent à l’ ‘Organization of the Islamic Conference’.
By Alexei Anishchuk
ASTANA, Kazakhstan — La Russie a obtenu l’appui de la Chine et des autres membres du conseil de sécurité régional dans sa critique du déploiement US de missiles. La déclaration conjointe fut signée par l’ensemble des membres de la ‘The Shanghai Cooperation Organization (SCO)’ rassemblés dans la capital du Kazakhstan.
Le Président Dmitry Medvedev menace d’une nouvelle ‘guerre froide’ si Moscou et Washington n’arrivaient pas à un accord sur la question.
Le prétexte des USA est la constitution d’un bouclier face à la menace de l’Iran, mais les Russes répliquent qu’il s’agit de leur propre affaiblissement.
C’est avec des réticences que dans le passé la Chine et la Russie ont à 4 reprises soutenues les sanctions de l’ONU contre l’Iran pour son programme nucléaire.
ANALYSE DU CBDAE
Qu’importe que la mort de Bin Laden fût réelle ou factice? Qu’importe que le prétendu cerveau du terrorisme international soit tombé, ce jour fatal, sous les balles des Naval Seals ou que, rasé de près et ayant changé son nom pour Monte Christo, il soit à l’heure même attablé avec son vieil associé G. W. Bush? Sa liquidation fut perçue comme un juste châtiment et une libération de la menace quotidienne du terrorisme. Pourtant, ce ne fut là qu’un nouveau chef d’œuvre ‘made in USA’ de duperie et de manipulation mentale: bien au contraire, le 1er mai 2011 ouvrit une nouvelle ère de violence due à une augmentation de la menace terroriste.
La simultanéité de la liquidation médiatique de Bin Laden et de la crise libyenne et syrienne n’est pas une coïncidence et ceci pour plusieurs raisons. Une tactique: la nécessité de transférer des milliers de Talibans en Syrie et en Libye comme soutien terrestre à la soldatesque de la prétendue ‘opposition’. Une stratégique: l’intégration des Talibans dans le déploiement stratégique US dans le Monde. Une politique: la décision de remettre le pouvoir à Kaboul aux Talibans. Un triple projet irréalisable sans la liquidation préalable de leur chef, trop compromis dans le ‘9.11’. Les récentes nouvelles de la disgrâce de G. W. Bush du fait de Human Rights Watch semblent toutefois confirmer la liquidation physique de son protégé. Celles selon lesquelles Bin Laden utilisait un téléphone portable apportent une preuve suffisante que la CIA pouvait surveiller tous ses faits, gestes et paroles depuis sa base de Menwith Hill en G.B.. Elle savait donc parfaitement où il se trouvait, avec ou sans l’aide du Pakistan.
Que les ´Frères Musulmans´ et les Talibans constituent la véritable force militaire de la coalition anti-Kadhafi et anti-Assad, appuyée par l’OTAN, ce n’est là un secret pour personne. Est cependant plus intéressant bien que moins documenté le fait que l’agression contre la Libye et la Syrie, loin d’être la juste rébellion populaire que l’on dit contre deux dictateurs, fournit aux stratèges US l’occasion de déstabiliser toute la région, comme ils l’avaient fait à l’Asie depuis l’Afghanistan, à la Turquie et, en vain, à l’Iran depuis l’Irak. La capture en avril dans le désert du Niger d’une bande de terroristes transportant 640 kg d’explosifs dont du SEMTEX, coïncide avec une nouvelle vague d’attaques terroristes en Algérie, avec l’activation de la secte terroriste Boko Haram au Nigéria. La fait que ce chargement de SEMTEX était dirigé vers l’ouest et non vers l’Orient proche ou extrême, confirme la réactivation du dispositif de déstabilisation de la zone atlantique, qu’il s’agisse de la chaîne de foyers de crise qui s’étend de Belfast à Abidjan ou, au-delà des flots, aux Caraïbes et à l’Amérique Latine.
Un coup d’œil au contexte géopolitique révèle l’intersection au niveau du Maroc et de la Méditerranée de deux axes de déstabilisation. L’un suit la côte atlantique de l’Eurafrique, l’autre part de là et remonte jusqu’en Chine, réunissant les ‘heartlands’ de l’Eurafrique et de l’Eurasie, pratiquement la région méditerranéenne à l’Afghanistan. Les attentats de Madrid et de Londres, en 2004 et 2005, furent des signaux clairs à l’ETA comme à l’IRA: votre époque se termine avec la nouvelle version du terrorisme, celle des pseudo-islamistes. Un fait significatif fut l’odyssée de deux membres de l’ETA, Gorka Vidal Alvaro et Izkus Badillo. Aucun des deux n’avait compris que le terrorisme basque et irlandais n’était plus à l’agenda de la CIA. Evidemment, ils le ressentirent comme un affront qu’ils devaient laver en posant une bombe en Espagne, sans doute la dernière de l’histoire de l’ETA, avec le message: nous existons encore ! Aussi ce 16 avril 2005, partis de France, ils conduisaient deux fourgonnettes sur l’autopiste Cuenca-Madrid, observant une distance entre eux, le second transportant les 536 kg d’explosifs. Soudain, le premier véhicule a un accident et son conducteur, Izkus Badillo, blessé, le signale à son compagnon avec son téléphone portable : alarme à Menwith Hill CIA HQ! Les Gringos appellent la police espagnole et les deux hommes finissent la journée en prison.
Que signifie cette histoire? Qu’aucune action terroriste, de quelle envergure soit-elle, ne peut être menée sans l’assentiment de la CIA. Les deux hommes avaient ignoré le virage dans la stratégie de Langley et que l’époque de l’ETA était révolue. Ensemble ils avaient décidé de leur propre scenario, sans le dire à personne, sans attendre le feu vert de Langley. C’est cependant là l’évidence que les maîtres du Système Echelon peuvent détecter et localiser immédiatement tous les acteurs du terrorisme international, les chefs comme les subalternes, qu’ils parlent Basque, Ourdou, Gaëlique ou Swahili. Ainsi donc les gens de Menwith Hill auraient été capables de détecter les voix et de localiser la présence physique de ces deux ‘sergents de Gudariak’ mais pas celle de Bin Laden? Aussi lorsque Hilary Clinton dénonce Hugo Chavez, Mahmoud Ahmadinejad et Syed Yousuf Raza Gilani pour leur prétendu appui au terrorisme, ces trois gentlemen disposent-ils d’une réponse aussi simple que facile: ce ne sont pas mes agents, mais les vôtres, Madame, qui administrent Echelon!
Il est certain que de nombreux, nouveaux emplois et carrières vont s’ouvrir pour tous ceux qui sont prêts à déménager vers la région de Menwith Hill en Angleterre ; que de nombreuses bouteilles de Johnny Walker continueront de provenir des employés du MI5, chaque fois qu’ils auront besoin d’une écoute téléphonique dont l’urgence exigera un saut par-dessus les barrières légales ; que s’allumera l’alarme chaque fois qu’il ‘se passera quelque chose’ entre Mumbay et Lagos, Tamanrasset et Kandahar, certainement de nouveau entre les quais de la Seine et ceux du Nil, selon les caprices des nouveaux employés du général Petraeus. La politique US des années 60 à 80 était ‘Send the Marines!’. Celle du jour : ‘Bring the Terrorists in!’.
La nomination du général Petraeus à Langley pendant que Leon Panetta emménage au Pentagone mérite moins d’attention que celle de Marc Grossman à Kaboul et Islamabad comme héritier de Harry Kissinger dans son fameux ´bulldozing´. L’assassinat du frère de Hamid Kerzaï semble présager de qui sera le premier sur la liste, en particulier le jour du défilé de la victoire des Talibans dans Kaboul. Hamid Kerzaï et son équipe de bourgeois partageront-ils le sort de Najibullah en 1996? L’agenda de l’Oncle Sam prévoit la remise du pouvoir à Kaboul aux Talibans avec tous les permis nécessaires de déstabiliser la Russie, la Chine, le Pakistan, l’Iran, l’Inde et jusqu’à la Corée et les Philippines. Ceci est en train de se faire au moment où on vient d’arrêter des commandos d’Al Qaeda en Turquie et en Iran, quand des Talibans prennent le contrôle de la zone frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Marc Grossman est pour sûr l’homme de la situation, sachant que son intérêt réel a pour envergure, non point de se limiter à marcher sur les traces des pas du modèle évoqué, mais d’étendre ses jambes du Kurdistan au Xinkiang. Cet ancien ambassadeur à Ankara a pour projet d’utiliser la nostalgie ressentie par de nombreux Turcs du grand empire ottoman comme une lance pointée sur le cœur de la Chine, son ennemi réel. Morton Abramowitz a un profil similaire, également actif auprès de la secte de Fethullah Gülen. La paix dans la province chinoise du Xinkiang n’est pas pour demain.
Ils sont encore d’autres à partager le dit profil, mais sur un autre front: il s’agit des agents de la CIA y du Mossad employés à la manipulation des Kurdes contre la Turquie. Ainsi donc, pendant que certains agents de la CIA y du Mossad s’occupent à provoquer les Kurdes contre la Turquie, d’autres agents du Mossad et de la CIA s’occupent à provoquer la nostalgie turque des splendeurs passées de l’empire ottoman comme huile à jeter sur les flammes allumées dans les provinces musulmanes de la Chine.
Les réformes militaires chinoises, en particulier le développement de la Seconde Force de l’Artillerie (celle des missiles) et des sous-marins, d’un premier porte-avions et des moyens amphibies déjà formidables, offrent une perspective optimiste à tous les peuples du Monde soumis à la tyrannie unipolaire et globale des USA. La garantie chinoise de l´intégrité territoriale et de l´indépendance stratégique du Pakistan constitue la contrepartie diplomatique et géopolitique de ces réformes militaires planifiées avec succès à Beijing. Voici qui devrait être un clair message aux décideurs de la diplomatie de l´Inde: vous n’avez rien à gagner à jouer les valets des USA et d’Israël dans leur stratégie asiatique. Vos problèmes avec le Pakistan doivent se régler de manière pacifique et amiable sans permettre à l’ennemi commun de tous les peuples de l’Asie, de tous les peuples du Monde, d’appliquer le fameux principe: Diviser pour régner... même si, comme à Mumbay, les agentes de la déstabilisation sont à leur “sale boulot”.
Entre-temps, les peuples de Syrie et de Libye ont démontré leur loyauté à leur gouvernement. Notre camarade Rafael Malpica, membre du Bureau Politique du PSUV, a dit dans une émission radiophonique célébrant la Journée Mondiale de l’Enfance que les bombardements de civils et autres infanticides planifiées ce jour-là par la USAF et ses valets locaux de l’OTAN, que la politique néocolonialiste de la France en Afrique, avaient fait de ce jour la Journée Mondiale de l’Infamie. Peu de jours plus tôt, la mort en Afghanistan de 6 soldats français avait déjà fait de la fête nationale française une autre Journée d’Infamie. Le général français Desportes a été blâmé par la hiérarchie pour avoir exprimé ce que chaque soldat, officier et citoyen français ressent dans son coeur: pas une goutte de sang français pour les Yankees!
Le fanatisme de Nicolas Sarkozy à servir les intérêts des USA et d’Israël en Libye s’explique par le fait qu’il y peu, le président de la République Française soutint Mohammed Ouattara contre Laurent Gbagbo, le protégé d’Israël en Côte d’Ivoire, trahissant de ce fait les intérêts de la Mafia à la faveur des siens propres, de ceux de la bourgeoisie parisienne. John Kennedy fut abattu pour avoir commis la même erreur, trahissant la confiance de Mayer-Lansky et du général Lemnitzer en s’opposant à la ´false flag operation’ Northwoods dirigée contre Cuba.
Ceci nous ramène aux Caraïbes et à la côte nord de l’Amérique Latine. Les deux axes mentionnés de déstabilisation par les USA ont pour résultat l’isolement de cette région du Monde de ses alliés naturels de l’Eurafrique et de l’Eurasie. Il est probable que les stratèges yankees se hâteront, en cas d’un conflit généralisé en Asie et en Afrique, d’agresser Cuba, le Venezuela et les pays de l’Amérique Latine qui refusent leur ancien statut de “Banana Republics”.
La mort á Benghazi du patron de l’entreprise française SECOPEX, la présence dans les US Forces d’un fort pourcentage d’étrangers, de ‘Latinos’ en particulier, remet à la page la question du mercenariat, étroitement liée à la stratégie ‘false flag’ si populaire à Langley. Il est probable que le fort contingent de Colombiens dans le Bataillon Blackwater est lié à des projets qui n’excluent pas la Patrie Socialiste fondée par Hugo Chavez.
Il n’est qu’une manière d’empêcher l’agression: faire savoir à l´agresseur que nous sommes prêts à lutter jusqu’au dernier souffle, préférant la mort au combat à la soumission à l’empire “gringo”. Nous voyons bien aujourd’hui de quoi les Yankees et leurs laquais sont capables, en Libye, en Irak, en Afghanistan... Nous voilà donc avertis. Nous n’aurons pas l’excuse de la surprise. Développons, entraînons et armons la Milice Bolivarienne pour en faire une vraie armée populaire de résistance totale, préparée à lutter dans la jungle comme dans la montagne, à la guérilla urbaine comme à la transformation de tout bout de champ en un cimetière pour l’agresseur. Qu’il s’en souvienne: Venezuela commence par un ´V´... comme Vietnam!